Il
y a 50 ans, le 28 septembre 1962, peu après 23h, heure du Pacifique, un lanceur
américain Thor-Agena décollait de la base de Vandenberg en Californie. Dans sa
coiffe, se trouve le satellite canadien Alouette 1. La date du 29 septembre est
celle admise généralement, car même si nous étions le 28 septembre en
Californie, nous étions le 29 au Canada.
(Crédit Photo : Agence Spatiale Candienne) |
Par
la mise en orbite réussie d’Alouette 1, la Canada devenait la 3ème
puissance spatiale dans le monde à construire par elle-même son propre
satellite. La Grande-Bretagne avait bien le satellite Ariel, lancé quelques
semaines auparavant, mais celui-ci n’avait pas été construit en
Grande-Bretagne.
Le
Canada célèbre donc ses 50 ans de présence dans l’espace.
(Chapman à Vendenberg au pied de la Thor-Agena / Crédit Photo : Agence Spatiale Canadienne) |
Après
l’invitation, en 1958, par les Etats-Unis et la NASA nouvellement créée, lancée
aux autres pays afin que ceux-ci transmettent leurs idées concernant
l’exploration spatiale et les expériences attenantes, le Canada a proposé
l’étude de la couche supérieure de l’ionosphère (entre 80 et 1 000 km d'altitude). En effet, l’étude de celle-ci
ne pouvant se faire depuis le sol, l’utilisation d’un satellite était
nécessaire.
La
conception d’Alouette 1 était un véritable challenge. Il a fallu développer des
technologies nouvelles, complexes et innovantes. Tout ou presque était à
inventer ! Le premier satellite, Spoutnik, venait d’être lancé l’année
précédente (1957), et les américains débutaient dans le lancement des
satellites.
Autant
dire que la tâche ne fut pas facile. Il fallu 5 années d’études, de travail,
pour arriver enfin à ce 29 septembre 1962, où Alouette 1 propulsait le Canada
comme puissance mondiale.
Le
nom de ce satellite rappelle l’oiseau et aussi la fameuse comptine Alouette,
très populaire au Canada.
(FDC du lancement avec la Comptine Alouette) |
Ce
satellite de 145,7 kg fonctionna parfaitement bien, pendant 10 ans. L’étude et
la compréhension de l’ionosphère étaient essentielles, car c’est à cette
altitude que seraient placés de nombreux satellites par la suite. Les données
transmises (plus de 2 millions) ont permis de bien comprendre la structure de
l’ionosphère et donc, de mieux préparer et mieux concevoir les futurs satellites.
- Sonde
acoustique : Mesure de la répartition de la densité d’électrons dans
l’ionosphère entre 300 et 1 000 km (expérience dirigée par le Dr Eldon
Warren et par Donald Muldrew)
- Récepteur
VLF : Utilisation de l’antenne de 45,7 m afin d’étudier les
caractéristiques de propagation des ondes VLF (expérience dirigée par le Dr
John Belrose)
- Détecteur de particules énergétiques : composé de 6 compteurs geiger (expérience dirigée
par le Dr Ian McDiarmid)
- Etude du bruit cosmique :
Récepteur ionosonde pour mesurer les différents niveaux de bruit solaire et
galactique. Les deux antennes étaient essentielles dans cette expérimentation
(gérée par le Communications Research Center du Canada et dirigée par les Dr
Theodore Harz et H. James)
La
réception des données se faisait uniquement par télémétrie grâce à différentes
stations au sol, réparties un peu partout dans le monde.
Entre 1965 et 1971, il donne naissance à
un programme canado-américain d'étude de l'ionosphère, International Satellites
for Ionospheric Studies (ISIS).
Dans le cadre de ce programme, la NASA
lance trois satellites canadiens : Alouette 2, ISIS 1 et 2.
Alouette
1 tourna autour de la Terre à une altitude comprise entre 996 km (périgée) et
1 032 km (apogée).
Après
10 années de bons et loyaux services, Alouette 1 fût volontairement désactivé.
Il tourne encore aujourd’hui en orbite.
Le
ministre de l’Industrie du Canada a déclaré pour célébrer cet anniversaire « La prodigieuse histoire du Canada dans
l’espace a débuté avec Alouette-1. Cet héritage a pavé la voie à l’innovation
spatiale canadienne, comme en témoigne le célèbre Canadarm ».
« Aujourd’hui, le secteur spatial canadien jouit d’une réputation d’envergure
mondiale dans des domaines de pointe tels que l’observation de la Terre, la
robotique spatiale, la science spatiale et l’exploration et les télécommunications
par satellite ».
Pour le Directeur de l’Agence Spatiale Canadienne, l’ancien astronaute
Steve MacLean « Ce satellite a marqué le début
d’un héritage spatial dont le Canada est très fier. Il a ouvert la porte à des
partenariats internationaux extraordinaires qui se poursuivent encore
aujourd’hui ».
« Avec Alouette-1, le Canada a commencé à utiliser l’espace dans
l’intérêt public. Depuis lors, le Programme spatial canadien a engagé des gens
de presque tous les secteurs de l’industrie pour examiner comment l'espace peut
servir à améliorer la qualité de vie de la population canadienne » a
encore déclaré Steve MacLean.
Revivez ici, un documentaire télévisé de l’époque (diffusé sur
Radio-Canada)
Au niveau philatélique, il y a au début peu de souvenirs, si ce n’est le
traditionnel FDC du Lancement de la Base de Vandenberg.
Le Canada n’émet pas de timbre sur Alouette I immédiatement, c’est même
Alouette II qui aura le droit à son timbre bien avant son ainé, puisqu’il
faudra attendre l’année 2000 pour voir Alouette 1 sur un timbre canadien.
(Lancement d'Alouette 2 / La deuxième enveloppe est rare car elle commémore les deux lancements des Alouette 1 et 2) |
(Le timbre Alouette II est émis par le Canada le 5 janvier 1966) |
(Alouette I est enfin représenté sur un timbre canadien en 2000, même si cela est assez discret) |
Mais heureusement, il y a d’autres pays qui ont rendu hommage à ce
satellite, soit de façon direct avec un timbre, ou indirecte avec une
illustration sur un document philatélique ou sur un bord de feuille de timbres.
Voici quelques exemples :
(Le Nigéria en 1964 avec Alouette 1 en illustration du bord de feuille) |
(Dans une série sur les satellites émises en 1966 par le Sultanat d'Umm Al Qiwain - Série, imbre et Bloc) |
(Illsutration sur ce 1er Jour de l'ONU de 1962) |
(Série de Pologne de 1966) |
(Série de la Yougoslavie en 1971) |
(USA : Poste locale privée en 1964 et 1964) |
(Série de la Sierra Leone en 1989) |
(Série du Nicaragua en 1982) |
(Illustration d'un bloc des Philippines sur Kennedy de 1968) |
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