samedi 7 février 2015

La mission Apollo 14 par la Philatélie - 31 janvier au 9 février 1971


La mission APOLLO 14 par la philatélie


Le 31 janvier 1971, une fusée Saturn V s’élève dans le ciel de Cape Canaveral. Elle s’envole vers la Lune. C’est la mission Apollo 14 – Trois astronautes sont à bord :

-     Alan Shepard, Commandant (2ème vol et 1er américain dans l’espace)
-     Edgar Mitchell, LMP – pilote du module lunaire (1er vol)
-     Stuart Roosa, CMP – pilote du module de commande (1er vol)

Cachet du Kennedy Space Center
(Enveloppe signée par Kurt Debus, alors directeur du KSC)
 Cachet de Cape Canaveral


Cette mission est importante à plus d’un titre.
Il faut faire oublier l’échec de la mission Apollo 13 en avril 1970 qui avait vu l’annulation de l’alunissage et la presque-perte de l’équipage.
Cette mission (de type H) est aussi la première mission lunaire réellement scientifique, dont le lieu d’atterrissage est géologiquement choisi, la formation Fra Mauro (sur lequel Apollo 13 aurait dû se poser). Elle nécessite donc un atterrissage de précision.
(Rare flamme spéciale du Kennedy Space Center / signé par la doublure de Roosa, Ron Evans)
(Centre de contrôle de Houston / vignette NASA Local Post)
(Station de tracking d'Ascension)
(Station de tracking des Bahamas)
(Station de tracking des Bermudes)
Située à proximité de la Mer des Pluies qui s’est formée suite à la chute d’une très grosse météorite, la formation Fra Mauro est formée des éjectas issu de cet impact. L’intérêt scientifique de la NASA est donc d’étudier la surface et de ramener des roches lunaires qui peuvent être potentiellement issues de la croûte de la Lune, il y a 4,5 milliards d’années. 
Durant ce laps de temps, les roches et la surface ont été recouvertes de poussière lunaire et de régolithe. 
C’est pour cela que la NASA a choisi un petit cratère d’impact dans Fra Mauro, le Cone Crater, à explorer par l’équipage afin de recueillir des fragments en bord de cratère (c’est là où se trouvent les roches éjectées les plus profondes).

La mission sur la Lune doit en elle-même durer deux jours et deux sorties extravéhiculaires sont programmées.

Contrairement aux deux missions d’alunissage précédentes dont le LEM du CMS s’est séparé à environ 100 kilomètres de la surface, cette fois-ci, le LEM Antares s’est séparé du CMS Kitty Hawk a seulement 15-17 km de la surface, cela afin d’économiser du carburant et laisser plus de temps d’autonomie de vol au LEM pour son alunissage de précision.

Le train lunaire se met en route vers la Lune environ 2h30 après la mise en orbite, non sans difficulté, car le système d’amarrage du CMS refuse de s’enclencher. Il n’y a pas assez de pression pour les verrous.
On augmente la vitesse pour palier cela. Au total, après 6 essais d’amarrage, les verrous sont en place. Les astronautes peuvent partir vers la Lune.
(Signé par le Commandant Alan Shepard)
(Station de tracking d'Hawaii)
(Station de tracking de Guam)
(Station de tracking de Canberra)
Le 4 février, les astronautes sont en orbite lunaire. Après les vérifications d’usage, le Go est donné pour l’alunissage (le bouton annulation de la salle de contrôle à Houston s’était allumé et il a causé quelques frayeurs aux contrôleurs de vol).

Le 5 février 1971, à 9 heures 18 minutes (GMT), Antares se pose sur la Lune, à 45 mètres du lieu prévu (le plus précis de tous les alunissages).

Alan Shepard et Edgar Mitchell se préparent pour leur première EVA : ils deviendront les 5ème et 6ème Moonwalker.
La première EVA voit la mise en place de l’ALSEP, à environ 150 mètres du LM. Une des expériences de l’ALSEP est la mise en place d’une expérience de sismographie active (ASE) afin de déterminer si Fra Mauro est bien le résultat des éjectas de l’impact qui a formé la Mer des Pluies.

Après presque 5 heures, cette EVA est terminée, et 20,5 kg de roches lunaires ont été rapportées dans le LEM.

La seconde EVA consiste pour les astronautes à aller à Cone Crater situé à 1 300 mètres d’Antares.
Mais cela va se révéler beaucoup plus compliqué que prévu.
Shepard et Mitchell se déplacent avec le MET, sorte de brouette-chariot qui transporte les outils, les instruments et qui doit servir à ramener les échantillons lunaires). Le terrain n’est pas aussi plat qu’il en a l’air et il y a un dénivelé important (100 mètres avant le bord du cratère).
Le MET n’est pas stable ni aisé à pousser et tirer. Il rebondit … Les astronautes doivent adapter leur marche lunaire, mais ce type de marche est très épuisant.

Deux sites d’observations et d’analyses ont été programmés : le site A et le site B.
Mais tous ces problèmes de progression prennent plus de temps que prévu et l’EVA approche de sa fin. Les deux astronautes décident de faire demi-tour sans avoir véritablement atteint le cratère.
Le retour, en descente, est plus facile et les deux astronautes retournent au LEM avec 23 kg supplémentaires de roches lunaires (dont les fameuses ‘’Big Rock’’, ‘’Big Bertha’’et ‘’Saddle Rock’’).
Avant de remonter dans le LEM, Alan Shepard sort une balle de golf et un ‘’fer 6’’ qu’il met en place sur le manche télescopique d’un des collecteurs d’échantillons. Il lâche la balle et frappe.
Le premier essai est infructueux. Le deuxième voit la balle s’envoler au loin, à quelques centaines de mètres (rappelez-vous de Shepard prononçant à ce moment-là ces mots : … sur des kilomètres et kilomètres …).
Edgar Mitchell s’exerça au javelot avec un manche de pelle.

Cette deuxième et dernière EVA aura duré 4h35 et les astronautes parcoururent environ 3 km à pied.

Stuart Roosa, resté seul en orbite dans le CMS, avait lui aussi fort affaire.
Il photographie abondamment la Lune, notamment du Cratère Descartes, qui sera dévolu à la mission Apollo 16.
Il a également emmené avec lui des graines de différents arbres qui seront offertes au retour et qui seront plantées. De nombreux arbres pousseront – ce sont les Moon Trees
(voir l’article à ce sujet : cliquez sur le lien en jaune)

Les astronautes ramènent avec eux 43 kg de roches lunaires.

Les résultats de cette première véritable mission scientifique sur la Lune nous ont appris pas mal de choses.
L’instrument ASE a permis de déterminer que Cone Crater s’était formé il y a environ 25 millions d’années, et que l’épaisseur de l’éjecta était de 75 mètres (mais comme le cratère s’est formée sur une colline d’une centaine de mètres, il n’était pas possible de trouver ces fameuses roches de la croûte = voir en début de l’article).
Les roches ramenées ont un âge entre 3,83 milliards (pour la plus jeune analysée) à 3,96 milliards d’années (pour la plus vieille).

L’équipage remonte de la Lune le 6 février et s’arrime de nouveau à Kitty Hawk. Puis après avoir largué Antares, ils font route vers la Terre.

Le 9 février à 21h05 (GMT), l’équipage amerrit dans l’Océan Pacifique et c’est le porte-avions USS New Orleans qui récupère les trois astronautes. Ils sont mis en quarantaine, mais ce sera la dernière mission Apollo avec mise en quarantaine.

Le module de commande Kitty Hawk se trouve à l’Astronaut Hall of Fame à Titusville en Floride.
(Commémoration 5ème anniversaire par Madagascar)
(Station de tracking de Bochum signé par Robert Gilruth)


Entre janvier et février 1971, une grève importante de la poste anglaise paralyse totalement le courrier. Des initiatives privées sont prises par des sociétés en vue de transporter quand même le courrier par eux-même. Des vignettes sont émises faisant office de timbres. 
Le thème spatial y est abondamment illustré comme ici avec quelques exemples commémorant la mission Apollo 14.

Autres hommages philatéliques à Apollo 14



(Vignettes commémoratives italiennes)

Des enveloppes ont été transportées sur la Lune, mais nous verrons cela dans un prochain article.

Crédit : Alan Shepard et son livre ''Moon Shot''
             Collection Spacemen1969
             Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace


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