jeudi 27 juillet 2023

Un Jour - Un Objet Spatial n° 00602 / Revue Star Ciné Cosmos - Opération FBI à Cap Canaveral - 1963

 
Un Jour - Un Objet Spatial n° 00602
Revue Star Ciné Cosmos - Roman-photo
Opération FBI à Cap Canaveral
n° 48 - 27 juillet 1963
Il y a exactement 60 ans, ce 27 juillet 1963, sortait le n° 48 de la revue Star Ciné Cosmos :
Opération FBI à Cap Canaveral.

Ce n'est pas la première fois que je parle de la revue Star Ciné Cosmos
- Objet n° 00472
- Objet n° 00527
- Objet n° 00562

Les débuts du roman-photo sont nés à Paris à la fin du 19ème siècle. C'était plus exactement ce qu'on peut appeler de la photolittérature, où des clichés photographiques venaient illustrer un texte.

Le ''vrai'' roman-photo tel qu'on le connaît aujourd'hui, c'est à dire un mélange entre le cinéma et la bande dessinée, est né lui en Italie en 1947 (il y aurait plusieurs ''papas''). En France, il apparaît dès 1949 dans la revue Festival, puis en 1950 dans Nous Deux. C'est un véritable succès, succès qui va perdurer jusqu'au début des années 1980. A son apogée, dans les années 60, un français sur trois lit des roman-photo.
Parmi les genres abordés, l'horreur, la SF, le fim de guerre ou militaire, l'érotisme, et plus généralement tous ce qu'on considère aujourd'hui comme des films, feuilletons, de série B (voire Z 😉) ont un franc succès.

Je ne vais pas faire l'histoire du roman-photo mais plutôt vous parler de Opération FBI à Cap Canaveral, un des nombreux roman-photo édité par la revue italienne (pour la France) Star Ciné Cosmos.

Star Ciné Cosmos est donc une revue italienne (directeur de la publication : Franco Bozzesi) et distribué pour la France par Ciné-Périodiques. Le n° 1 est publié en octobre 1961 et le magazine paraît un samedi sur deux.

Pour ceux qui connaissent un peu la période ciné du moment, nous sommes en plein films de série B (notamment de la Hammer) et de la période ''dell'orrore'' italienne. Et comme je vous disais juste au-dessus, Star Ciné Cosmos va publier sur les genres à la mode. Ce sera donc des films de série B et Z adaptés sous forme de roman-photo.

En voyant la couverture du n° 1 (dont je parlerai une autre fois), le thème Spatial/SF a été très présent au long des 86 numéros qui se sont succédés pendant les 5 années de parution de la revue (dernier numéro en mars 1965).
D'après mes recherches (bon, faut dire aussi que j'ai les 86 numéros 😃), il y a plus de la moitié des numéros qui est consacrée à ce genre Spatial/SF.

Un soin très important est consacré au visuel des couvertures - je n'ai pas toujours trouvé les artistes et je continue de chercher.

Revenons un peu à ce n° 48 publié le 27 juillet 1963, il y tout juste 60 ans.

La couverture est un montage photo (d'époque 😁).

Il s'agit de l'adaptation photo du film FBI Code 98 de la Warner Bros, de 144 minutes, sorti aux Etats-Unis en 1962. Film réalisé par Leslie H. Martinson (1915-2016) avec Jack Kelly (1927-1992), Ray Danton (1931-1992), Andrew Duggan (1923-1988), Peggy McCay (1927-2018) que l'on voit en couverture, Kathleen Crowley (1929-2017) ...
Le scénariste est Stanley Niss (1926-1969) - il est mort quelques heures après l'alunissage d'Apollo 11.

La musique a été composée par Max Steiner (1888-1971), un des plus célèbres compositeurs de musiques de films de tous les temps, n'ayons pas peur de le dire : King Kong, Autant en emporte le vent, Casablanca, Arsenic et vieilles dentelles... c'est lui... plus d'une centaines de films et téléfilms à son actif, nominé 26 fois aux Oscar dont 3 fois lauréat.
Le film a eu ''du succès'' et est sorti dans d'autre pays, dont la France en 1963 sous le nom Opération FBI à Cap Canaveral.
Mais pour être tout à fait franc, Cap Canaveral, l'espace et la fusée Redstone avec la capsule Mercury, ne sont en fait que pour attirer l'oeil, faire venir les spectateurs, et les acheteurs de la revue (d'ailleurs, la Mercury n'est que sur la revue), quand on compare plus haut les affiches américaine et française, on voit bien que le spatial n'est qu'un prétexte en France.
Je vous résume très rapidement le pitch : le Président d'une entreprise d'électronique ainsi que ses deux vice-présidents doivent se rendre à Cap Canaveral pour assister à l'essai d'un missile (et oui, pas d'une fusée) dont l'électronique de bord est fourni par ladite société. Peu avant de prendre l'avion de Washington pour la Floride, il y a un échange de valise d'un des vice-présidents qui est remplacée par une valise avec une bombe ! La bombe est découverte, et désamorcée par l'autre vice-président... (et tout cela avant d'avoir pris l'avion pour la Floride😁). Les trois hommes vont voir le FBI à Washington (où se trouve le siège) et l'enquête commence... Pour faire simple, il s'agit d'une vengeance d'un employé contre son patron qui celui-ci a licencié son fils... Voyant son plan échoué, cet homme va donc essayer de faire sauter le yacht de son patron dans lequel se trouve la femme de celui-ci... et son amant...
Le Code 98 (du titre original) fait référence à la Sécurité Nationale, qui est du rôle du FBI. Et le spatial fait partie intégrante de la Sécurité Nationale. Donc, essayer d'attenter à la vie de ces trois hommes qui travaillent pour le spatial, est donc une atteinte à la Sécurité Nationale : CQFD 😉

Vous voyez, Cap Canaveral, l'espace, et autres, ne sont que du marketing 😉

Le trailer en français (et on prononce bien Eff Bé Hi 😁) :
Comme je vous l'ai dit, le spatial n'est qu'un prétexte. Et le montage de la couverture n'est là que pour attirer l'oeil - la preuve avec cette petite affichette de cinéma en espagnol, où l'on voit très bien la scène d'où vient une partie de cette affiche.
Nous sommes à la toute fin du programme Mercury, Gordon Cooper a effectué le dernier vol du programme le 15 et 16 mai précédent. Ce qui explique le pourquoi d'une telle couverture, même si l'illustrateur (je n'ai pas trouvé qui c'était) s'est trompé, car les 4 derniers vols Mercury habités ont eu lieu avec une Atlas et non avec une Redstone comme on peut le voir sur la couverture.

Au-delà du côté anecdotique du marketing spatial, ce film montre une image assez juste de la mentalité américaine de l'époque (un monde d'hommes...) avec malgré tout une histoire d'adultère abordée différemment par rapport à ce que pouvait en montrer le cinéma à l'époque.
Mais ce qu'il faut retenir de ce film, c'est vraiment ''la première fois'' que le FBI est ''acteur'' d'un film - il y avait déjà eu des séries, comme Les Incorruptibles, où quelques films, mais là, c'est le fonctionnement interne du FBI qui était décrit. D'ailleurs, pour ce film, le FBI a autorisé les équipes de tournage à filmer au Quartier Général à Washington, ainsi que dans son centre de formation qui n'était pas encore à  Quantico.

Fort du succès de ce film, la Warner Bros décida de lancer une série : The FBI qui a été diffusé sur ABC TV entre 1965 et 1974 (avec 241 épisodes).

Voici comment ''une couverture spatiale'' m'a menée au fil du tant à faire une petite enquête et acquérir quelques pièces qui n'avaient rien de spatial 😁

La couverture au dos est assez énigmatique 😉 (je vous laisse trouver)
Les revues font partie des objets très sympas à collectionner, même si elles sont compliquées à ranger et à conserver. Et des exemplaires en bon état peuvent être relativement onéreux, tant il est difficile de les trouver en bon état de nos jours.

Happy Collecting !

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace

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