Ce 20 novembre 1998, décollait une
Proton du cosmodrome de Baïkonour.
À son sommet, le module russe Zarya. Avec le lancement de Zarya, on
peut considérer la naissance physique de la Station
Spatiale Internationale (ISS).
Le projet, le programme de Station
Spatiale internationale débute aux Etats-Unis en 1983. Mais le coût
‘’faramineux’’ du projet dans un contexte économique difficile repousse d’année
en année ce projet.
Lancé officiellement en 1985 par la
NASA, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) signe un accord de coopération suivie
par l’Agence Spatiale Canadienne et l’Agence Spatiale Japonaise.
En 1986, après l’accident de Challenger,
le programme se ralentit notamment avec les réticences du Congrès à accorder un
budget alors estimé entrer 8 et 10 milliards de $.
En 1988, la station spatiale est
baptisée Freedom par le Président
américain Ronald Reagan, puis prend le nom d’Alpha en 1993 sous la présidence de Bill Clinton.
En 1993, la Russie gagne le projet après
la chute de l’URSS. On commencera par la visite à la station MIR par la navette
spatiale d’abord jusqu’en 1998, afin de se préparer au programme ISS.
(Timbre du Kazakhstan de 1993 montrant la future station) |
En 1995, le budget estimé s’envole à 90
milliards de $ (dont un peu plus de la moitié pour la navette).
Entre 1995 et 1998, les USA
‘’s’entrainent’’ avec le programme MIR-Shuttle où 8 missions iront s’amarrer à
la station MIR afin de maitriser le savoir-faire et donner l’expérience des
vols longue durée aux astronautes américains.
En 1998, le projet est définitivement
entériné, et on retrouve 16 partenaires :
- USA, Russie, ESA (avec 11 états membres), Canada, Japon et Brésil
Ce projet de station en fait le plus
important engin jamais construit par l’homme dans l’espace… Jugez plutôt :
- 110 mètres de long, 75 mètres de large
et 30 mètres de haut.
- 400 tonnes environ.
- Altitude entre 330 et 420 km.
- Equipage permanent de 6 personnes.
- 950 m3 de zone pressurisée pour environ
400 m3 habitables.
- Puissance de 100 Kw.
Le coût de développement, et de
construction estimé aujourd'hui à environ 115 milliards de $.
Somme faramineuse décriée par des
détracteurs, qui lui reproche outre son coût, l’intérêt limité pour la science,
mais somme tout à fait raisonnable et bien dépensée pour les partisans, qui
mettent en avant, non sans raisons, l’expérience acquise pour les vols de
longue durée et l’occupation permanente de l’homme dans l’espace (depuis 2000),
ainsi que le savoir-faire de la collaboration.
Cela a été aussi un véritable challenge
humain et technique, que la construction de ce mécano de l’espace.
Les 400 tonnes qui composent l’ISS ont
été emmenés, en partie, dans l’espace grâce à la navette spatiale (35 vols rien
que pour amener des éléments essentiels). Sans elle, impossible de construire
l’ISS.
Il a fallu développer de nombreuses
technologies nouvelles pour la construction de l’ISS, ainsi que de faire des
compromis avec les partenaires, notamment au niveau des russes.
Pour permettent à ceux-ci de venir sur
l’ISS avec leurs Soyouz et leurs Progress du fait de leurs performances
limitées, on a choisi une inclinaison de la station à 51,6°. Mais cela
obligeait la navette à une correction d’orbite qui réduisait sa charge utile de
6 tonnes environ (remplacée par des ergols).
Le commandement se fera d’abord en alternance entre les américains et les russes.
Ce sera Bill Shepherd qui sera le premier
commandant de l’ISS en octobre 2000.
Depuis peu, les autres pays participants
ont aussi leurs commandants, comme Chris Hadfiend en début de cette année ou
encore le japonais Koichi Wakata actuellement.
De plus, une coopération avec les différentes agences civiles mondiales et privées a été nécessaire pour tout ce qui concerne le ravitaillement, avec le développement d’engins spéciaux et spatiaux comme l’ATV pour l’Agence Spatiale Européenne, le module de ravitaillement HTV de l’Agence Spatiale Japonaise, mais aussi les capsules Dragon de SpaceX ou Cygnus d’Orbital. D’ici peu, la desserte de l’ISS sera assurée en partie par le secteur privé américain avec SpaceX ou Boeing.
De plus, une coopération avec les différentes agences civiles mondiales et privées a été nécessaire pour tout ce qui concerne le ravitaillement, avec le développement d’engins spéciaux et spatiaux comme l’ATV pour l’Agence Spatiale Européenne, le module de ravitaillement HTV de l’Agence Spatiale Japonaise, mais aussi les capsules Dragon de SpaceX ou Cygnus d’Orbital. D’ici peu, la desserte de l’ISS sera assurée en partie par le secteur privé américain avec SpaceX ou Boeing.
L’ISS est composée de 15 modules
pressurisés :
- 7 sont américains (Unity, Destiny, Quest, Harmony, Tranquility, Cupola et Leonoardo)
- 5 sont russes (Zarya, Zvesda, Pirs, Poisk et Rassvet)
- 2 sont japonais (JEM-PS et JEM-PM)
- 1 européen (Columbus)
- Un module russe supplémentaire doit être envoyé en 2014 : Nauka
Le Canada fournit les bras robotisés
Canadarm et Dextre.
Revenons un peu sur la chronologie de
ces 15 années (sans être exhaustif).
20 novembre 1998 : Lancement du module Zarya par une fusée Proton.
20 novembre 1998 : Lancement du module Zarya par une fusée Proton.
(Lancement de Zarya, cachets de Baïkonour et de Korolev où se trouve le Tsoup) |
4 décembre 1998 : Lancement du
module Unity par la mission STS-88.
(Première conférence depuis l'ISS / signée par le Commandant Robert Cabana et le pilote rock Sturckow) |
Il faut attendre juillet 2000 pour que
le troisième module, russe, Zvesda s’arrime à l’ensemble Zarya-Unity afin de
former la première partie véritable de l’ISS, qui permettra à celle-ci d’être
occupée en permanence depuis novembre 2000 et Expedition 1.
En octobre 2001, Claudie Haigneré
devient la première européenne à visiter l’ISS lors de sa mission Soyouz TM-33.
(Enveloppe ayant voyagé à bord de l'ISS et signé par l'équipage Soyouz TM-33) |
En 2002, l’américaine Peggy Whitson
devient la première femme Commandant de l’ISS.
(Peggy Whitson, première femme commandant de l'ISS avec Expedition 5) |
Toujours en 2002, le français Philippe
Perrin devient le premier européen a effectuer une EVA depuis l’ISS.
L’accident de Columbia (STS-107) le 1er
février 2003, met un point d’arrêt de plus de deux ans à la suite de la
construction de l’ISS par la navette spatiale. L’équipage est réduit à deux
membres en attendant. L’équipage reviendra à 3 personnes en 2006 puis à 6 en
2009.
L’allemand Thomas Reiter devient le
premier astronaute de l’ESA a effectué un vol de longue durée dans l’ISS en
2006.
Toujours en 2008, l’ESA envoie le module
Columbus et le vaisseau ravitailleur automatique ATV Jules Verne (le premier
d’une série de 5).
En 2005, la NASA annonce l’arrêt du
programme navette pour 2011-2012 et il a fallu composer pour terminer ou
presque la construction de l’ISS avec les vols restants.
En mai 2011, l’équipage Expedition 27
retourne sur Terre à bord d’un Soyouz. L’astronaute italien Paolo Nespoli
réalise une série de photos uniques montrant la navette spatiale Endeavour
arrimée à l’ISS (STS-134).
(Photo signée par les équipages Expedition 27 et STS-134) |
(Photo signée par Paolo Nespoli) |
A ce jour, il y a eu 38 équipages
permanents différents qui se sont succédés dans l’ISS, ainsi que de nombreux
équipages de navettes et de Soyouz, soit plus d’une centaine de personnes
différentes qui ont visité l’ISS.
LES PRINCIPALES ETAPES DE LA CONSTRUCTION
DE L’ISS
20 novembre 1998 :
Lancement du module Zarya par une Proton
11 octobre 2000 : Mise en
place du Z1 Truss et du PMA-3 par STS-92
(STS-92 était aussi la 100ème mission d'une navette) |
7 février 2001 : Mise en
place du module Destiny
par STS-98
(Enveloppe signée par Ken Cockrell, commandant de STS-98) |
14 septembre 2001 :
Lancement du module Pirs par un Soyouz-U
8 avril 2002 : Mise en
place du S0 Truss par STS-110
(7ème mission spatiale pour l'astronaute Jerry Ross) |
5 juin 2002 : Mise en
place du Mobile Base System par STS-111
7 octobre 2002 : Mise en
place du S1 Truss par STS-112
23 novembre 2002 : Mise en place du P1 Truss par STS-113
(EVA de Piers Sellers) |
23 novembre 2002 : Mise en place du P1 Truss par STS-113
(EVA de John Herrington) |
26 juillet 2005 : Mise en
place de l’ESP-2 par STS-114
9 septembre 2006 : Mise en
place des P3/P4 Truss et de Panneaux Solaires par STS-115
(Photo signée par la Commandant de la mission Eileen Collins) |
9 décembre 2006 : Mise en
place du P5 Truss par STS-116
(EVA de Christer Fuglesang et de Robert Curbeam) |
8 juin 2007 : Mise en
place des Truss S3/S4 et de Panneaux Solaires par STS-117
(EVA de Patrick Forrester) |
23 octobre 2007 : Mise en
place du module Harmony
et changement de place du P6 Truss par STS-120
(Pamela Melroy, Commandant de STS-120) |
(Paolo Nespoli) |
(EVA de Scott Parazynski) |
7 février 2008 : Mise en
service du module européen Columbus par STS-122.
31 mai 2008 : Mise en
place du module japonais JPM et du bras robotique JEM par STS-124
(Karen Nyberg à bord de l'ISS) |
(EVA de Mike Fossum) |
15 juillet 2009 : Mise en
place du JEF japonais par STS-127
(EVA de Chris Cassidy) |
10 novembre 2009 :
Lancement du module russe Poisk par une Soyouz-U
8 février 2010 : Mise en
place de Cupola
et du module Tranquility
par STS-130
14 mai 2010 : Mise en
place du module russe Rassvet par STS-132
24 février 2011 : Mise en
place du module Leonardo
et de l’Express Logistics Carrier 4 par STS-133
16 mai 2011 : Mise en
place de l’AMF, de l'OBSS et de l’Express Logistics Carrier 3 par STS-134
Quelques photos et documents de 15 ans de Station Spatiale Internationale
(Photo signée par les trois français ayant séjourné à bord de l'ISS : Claudie Haigneré, Philippe Perrin et Leopold Eyharts) |
(Photo signée par les six astronautes de l'ESA sélectionné en 2009) |
(Expedition 7 / Gennady Padalka) |
(Expedition 9 / EVA de Mike Fincke) |
(Expedition 14 / EVA de Michael Lopez-Alegria) |
(Expedition 20-21 / Robert Thirsk) |
(Expedition 20-21 / Frank De Winne) |
(Expedition 27 / Paolo Nespoli et Cady Coleman) |
(Timbre de Moldavie émis en 2012) |
(Patch 10 ans ISS) |
(Timbre d'Australie pour les 10 ans de l'ISS) |
(Timbre allemand émis en 2004) |
(STS-121 / EVA Piers Sellers) |
(STS-126 / EVA de Steven Bowen) |
(EVA de Shane Kimbrough) |
Merci pour vos commentaires passionnants .mais je relirai demain , là il est très tard . Bonne nuit
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