lundi 13 janvier 2014

Les timbres spatiaux d'Albert Decaris

 
 
Albert Decaris est un des plus célèbres artistes créateurs et graveurs de timbres français.

(Autoportrait de Decaris)

 Né le 6 mai 1901 à Sotteville-lès-Rouen (76) en Normandie, Maitre Albert Decaris comme on l’appelait est très tôt attiré par les arts, principalement le dessin.
 
En 1915, trop jeune pour le concours à l’Ecole des Beaux-Arts, il entre à l’école Estienne à Paris où il est orienté vers la gravure. Puis ayant l’âge requis, il réussit le concours d’entrée des Beaux-Arts.
En 1919, il obtient le premier prix de Rome de gravure et restera comme le veux la tradition en Italie quelques années.
 
Il commence véritablement sa carrière d’artiste au début des années 1930 en dessinant et gravant les illustrations de nombreux livres.
 
En 1935, le Ministre des Postes de l’époque, Jean Mistler, décide que les prochains timbres français seront gravés en taille-douce, ce qui change de l’héliogravure employée à l’époque.
Albert Decaris dessine et grave son premier timbre en 1935. Ce sera le Cloître de Saint-Trophime d’Arles.

 
Puis entre 1935 et 1985, Albert Decaris dessinera et  gravera plus de 500 timbres pour différentes administrations postales du monde entier dont 174 en France.

Parmi ses œuvres philatéliques les plus connues, on peut citer les timbres d’usage courant comme la Marianne à la Nef en 1959 qu’il grava, la Marianne ‘’de Cocteau’’ en 1961 qu’il grava aussi, ou son Coq ‘’de Decaris’’ en 1962 (dessin et gravure).


Son trait reconnaissable entre tous ainsi que la finesse de sa gravure ont séduit des millions de collectionneurs en France et dans le monde, et font de Maître Albert Decaris, l’un des plus célèbres graveurs français.

Il nous quitte le 1er janvier 1988.

La Poste française lui rend hommage par un timbre en 2001.

(1er Jour signé par Claude Jumelet, créateur et graveur du timbre hommage  Decaris
et par Claude Perchat, créatrice du cachet illustré)
(Hommage de Sotteville-lès-Rouen)
 
Parmi les nombreux timbres qu’Albert Decaris a dessinés et gravés, certains rendent hommage à l’exploration spatiale et sont très appréciés des thématistes. Il faut également remarquer qu’Albert Decaris a illustré aussi quelques documents philatéliques spatiaux pour des Premier Jour, même s’il n’était pas l’auteur des timbres.
Voici donc les timbres spatiaux et les œuvres spatiales d’Albert Decaris :
 
29 septembre 1962 : Pleumeur-Bodou (France)
Illustration et gravure de 1er Jour
 
 

22 mai 1964 : Exposition Philatec (Monaco)
Dessin et gravure


 
5 juin 1964 : Exposition Philatec (France)
Dessin et gravure

 
Le timbre Philatec à 1 franc n’était vendu qu’au Grand Palais et il fallait être muni obligatoirement du ticket d’entrée pour pouvoir l’acheter.


Un bloc spécial de 8 a été également émis.


 
17 mai 1965 : Centenaire de l’UIT (France)
Dessin et gravure

 
 
17 mai 1965 : Centenaire de l’UIT (Andorre)

 
30 novembre 1965 : Lancement de la fusée Diamant et du premier satellite français (France)
Illustration et gravure de plusieurs documents philatéliques 1er Jour

 
 
30 avril 1967 : La Conquête de la Lune (Cameroun)
Série de 4 timbres
Dessins et gravures

 
 
20 avril 1968 : Communications Spatiales (Cameroun)
Série de 3 timbres
Dessins et gravures


 
17 mai 1972 : Journée Mondiale des Télécommunications (Niger)
Dessin et gravure

 

mardi 7 janvier 2014

Le programme Surveyor en astrophilatélie


Le Programme Surveyor en astrophilatélie

Il y a 45 ans exactement, le 7 janvier 1968, la NASA lançait vers la Lune la dernière sonde Surveyor dudit programme.
 
C’est en 1960 que le Jet Propulsion Laboratory (JPL) commence à travailler sur le programme Surveyor qui consiste à déposer une sonde sur la Lune, puis avec le lancement du programme Apollo, ce programme se transforme en une sonde qui doit préparer l’arrivée de l’homme sur la Lune et surtout une étude du sol lunaire et de sa topographie.
Le fait de bien connaitre le sol lunaire permettra la validation des trains d’atterrissage du futur module lunaire, le LEM.

(Dessin d'artiste de 1964 représentant Surveyor sur la Lune)
 
C’est Hugues Aircraft qui construira ces sondes de près d’une tonne (270 kg environ pour l’atterrisseur en lui-même).
Pour pouvoir les envoyer, il faut adjoindre au lanceur Atlas, un étage Centaur qui utilisera une propulsion nouvelle pour l’époque : oxygène et hydrogène.
La mise au point du Centaur sera longue et difficile.
C’est un programme extrêmement compliqué et au début, les échecs du lanceur sont nombreux. A tel point, que le JPL essuie les foudres du Congrès.
 
Le retard met d’autant plus la pression sur le JPL, et son directeur William Pickering, que les informations et analyses que doivent transmettre les sondes Surveyor sont très attendues pour finaliser la conception du LEM.
 
(Enveloppes commémorant deux des tests effectués)
 
Le 3 février 1966, la sonde soviétique Luna 9 se pose sur le sol lunaire et transmet la première photo du sol depuis la Lune. Les Etats-Unis sont encore battus par les soviétiques.
 
Autant dire que la première mission d’une Surveyor, Surveyor 1, est très attendue.
 
 
Le 30 mai 1966, Surveyor 1 est lancée. Elle se posera le 2 juin sur l’Océan des Tempêtes (2,45° S ; 43,22° W) et était équipée d’une caméra.
Elle transmettra en tout 11 237 photos jusqu’à sa fin de service le 14 juillet 1966.

 
 
Surveyor 2 est lancée le 30 septembre 1966 mais le nom allumage d’un des moteurs pour la correction, fît que la sonde bascula et le contact fût rompu.
Elle s’écrasa le 23 septembre près du cratère Copernic. Elle était aussi équipée d’une caméra.

 
 
Surveyor 3 le 17 avril 1967 équipée d’une caméra et d’une petite pelle.
Elle se pose le 20 avril sur Mare Cogitum près d’Oceanus Procellarum.
Elle transmet 6 315 images.
Quelques tests de la composition du sol ont été effectués.

 
Mais la sonde Surveyor 3 est restée dans l’histoire grâce à Apollo 12, qui alunit à proximité en novembre 1969.
Les astronautes Conrad et Bean lui rendront visite et ramèneront sur Terre plusieurs éléments comme la caméra.

(Le Commandant d'Apollo 12, Charles Conrad, avec Surveyor 3)
 
Surveyor 4 est lancée le 14 juillet 1967. Elle est équipée aussi d’une caméra et d’une petite pelle.
Le 17 juillet, le contact est perdu 2 minutes 30 avant l’atterrissage qui devait avoir lieu sur Sinus Medii.

 
 
Surveyor 5 s’envole vers la Lune le 8 septembre 1967.
La sonde est équipée d’une caméra et d’un spectromètre analyseur de surface.
Elle se pose avec succès le 11 septembre sur la Mer de la Tranquillité et transmettra 19 049 images jusqu’à sa fin de mission le 17 décembre 1967.

 
 
Surveyor 6 est lancée le 7 novembre 1967.
La sonde est équipée d’une caméra et d’un spectromètre analyseur de surface.
Elle se pose avec succès le 10 novembre sur Sinus Medii. Elle transmettra 30 027 images jusqu’à sa fin de mission le 14 décembre 1967.

 
La sonde Surveyor 6 réalisa une première : le 17 novembre, ses moteurs sont redémarrés pendant un peu plus de 2 secondes. La sonde s’est élevée de 4 mètres et déplacée latéralement de 2,5 mètres vers l’ouest avant de se poser de nouveau au sol avec succès.
 
Surveyor 7, la dernière mission du programme, décolle donc le 7 janvier 1968, il y a 45 ans.
Elle embarque une caméra, un spectromètre d’analyse de sol et une pelle.
Elle se pose le 10 janvier dans le Cratère Tycho et elle transmettra 21 091 photos.

 
 
Le programme prend fin en 1968 avec Surveyor 7. C’est un succès pour le finaliser le programme Apollo même si au niveau scientifique (analyse chimique du sol lunaire), le succès n’est pas franchement là. Mais ce n’était pas l’essentiel ni la priorité de ces sondes.
Les presque 90 000 photos recueillies et analysées vont permettre de décider des sites d’atterrissage des missions Apollo.




(Crédit : Collection Space Quotes - Souvenirs d'espace / Stéphane Sebile - Spacemen1969)