vendredi 31 mai 2013

Les timbres spatiaux de la République d'Azerbaïdjan


L’Azerbaïdjan est une république située dans le Caucase, entre l’Europe et l’Asie. Cette ancienne république de l’ancienne URSS est devenu indépendante le 30 août 1991 après la chute du bloc communiste.

L’Azerbaïdjan est entourée par la Turquie, l’Arménie, la Russie, la Georgie et l’Iran. Son accès maritime est la mer Caspienne. La richesse de ce pays vient du pétrole.

La capitale est Bakou. Sa monnaie est le Manat et sa langue est l’azéri.

Depuis 1991, contrairement à certaines anciennes républiques d’URSS et autres petits, l’Azerbaïdjan a fait preuve dans sa production philatélique de modération et d’un choix artistique certain.

Les émissions philatéliques de l’Azerbaïdjan se comptent à une dizaine de timbres chaque année, et sauf de rares occasions, ces émissions ne sont pas déclinées en multiples autres produits philatéliques qui n’existent que pour faire rentrer de l’argent. Le tirage est même assez restreint, et le courrier utilisant des timbres n’est pas aussi courant que cela.

Il existe une agence d’état, Azermarka (sous la tutelle du Ministère de la Communication et de l’Information Technologique), chargée de la fabrication et de la distribution des timbres. Ceux-ci sont fabriqués essentiellement à l’étranger chez des imprimeurs spéciaux (dont Cartor en France). Par contre, c’est l’artiste azéri Kh. Mirzoyev qui dessine la plupart des timbres depuis plus de 20 ans

Au niveau spatial, il n’y a pas eu pléthore d’émissions mais plutôt un choix raisonné et commémoratif.

 
Voici donc la production philatélique spatiale de l’Azerbaïdjan.

 
21 février 1995 : 25 ans Apollo 11 / Hommage aux femmes de l’espace

2 blocs de 4 timbres chacun
La traduction du titre en haut est : Femmes de l’espace (Spacewomen)
Le bloc montre la Terre avec Vostok à gauche et une navette à droite
Impression en offset
Tirage 125 000

Hommages aux astronautes et cosmonautes femmes : Mary Cleave, Valentina Terechkova, Tamara Jernigan, Wendy Lawrence, Mae Jemison, Cady Coleman, Ellen Shulman (Baker), Mary Ellen Weber.

Le choix de ces femmes est assez étrange car il ne répond à aucune logique, du moins à ma connaissance. Beaucoup d’autres ont volé avant certaines ici timbrifiées, et qui avaient plus de notoriété (Sally Ride, Judy Resnik, Shannon Lucid, etc…).

L’émission a peut-être été conçue ‘’à la va-vite’’ et donc peu ou pas de recherches ont été faites pour la réaliser.
 
7 septembre 2001 : 800 ans Nasr Eddin Tusi, Philosophe, mathématicien, médecin et astronome

Artiste : KH. Mirzoyev
Impression en offset
Tirage : 25 000
Enveloppe 1er Jour : Tirage 200 officielles

Khawaja Muhammad ibn Muhammad ibn Hasan Tūsī plus connu sous le nom de Nasr Eddin Tusi (نصیر الدین طوسی‎) est un savant persan né en Iran en 1201.

Il calcula des tables très précises du mouvement des planètes. Le système planétaire qu’il avait imaginé était celui qui était le plus utilisé jusqu’à l’arrivée du système de Copernic.

Il a imaginé ou amélioré de nombreux instruments astronomiques, comme l’astrolabe.

En son hommage, un cratère sur la Lune a été baptisé de son nom en 1935 : le cratère Nasireddin.

Tusi est également connu pour ses divers travaux concernant les mathématiques, la biologie, la médecine, etc… Il est considéré comme un des plus grands savants de son époque.

6 novembre 2001 : 40 ans vol de Youri Gagarine et de Vostok 1

Artiste : Kh. Mirzoyev
Impression en offset
Tirage 20 000
Enveloppe 1er Jour : Tirage 200 officielles
 
1er juin 2005 : 40 ans de la première EVA par Alexeï Leonov à bord de Voskhod 2

Artiste : Kh. Mirzoyev
Impression en offset
Tirage : 20 000
 
5 mai 2005 : 60 ans Académie des Sciences

Artiste : Kh. Mirzoyev
Bloc de 10 timbres
Impression en offset
Tirage : 2 500 blocs

14 novembre 2007 : 90ème anniversaire de la naissance de Kerim Kerimov

Artiste : Kh. Mirzoyev
Tirage : 10 000 feuillets

Le lieutenant-général Kerim Kerimov (1917-2003) est né à Bakou.

Ingénieur aérospatial et spécialiste des fusées, son nom est resté inconnu du grand public jusqu’en 1987 (merci la Pravda et la Glasnost).

Après la seconde guerre mondiale, il est envoyé en Allemagne pour récupérer des V-2.

Il travaille ensuite sur les missiles intercontinentaux russes et sera un des ‘’architectes secrets’’ de la réussite du lancement de Spoutnik 1 et de l’envoi de Youri Gagarine dans l’espace.

Il est en 1960 nommé à la tête du GURVO (3ème Bureau Directeur des armes et missiles) au Ministère de la Défense.

En 1964, il devient le directeur des forces spatiales soviétiques (TsUKOS) nouvellement constituées, et à la mort de Korolev en 1966, il devient le directeur de la commission d’état des vols habités.

Il en sera le directeur durant 25 ans et prendra sa retraite en 1991.

Durant cette période, il aura en charge la totalité des vols habités et de la mise en œuvre des stations spatiales Saliout et MIR (que l’on voit sur le bloc).

Il écrira un livre : The way to space

28 novembre 2007 : 50 ans de Spoutnik

Artiste : Kh. Mirzoyev
Impression en offset
Tirage : 20 000
 
13 avril 2009 : Année mondiale de l’astronomie

2 feuillets de 10 timbres et un bloc
Artiste : Kh. Mirzoyev
Tirage : 5 000 feuillets de chaque et 15 000 blocs
1 carnet spécial de 4 timbres
Tirage : 12 500 carnets
 
Galilée et l'astronome persan Tusi y sont représentés.

 
Le carnet (Couvertures avant et dos / intérieur / détails)
 
 
 
12 avril 2011 : 50 ans vol Youri Gagarine

Artiste : Kh. Mirzoyev
Impression en offset
Tirage : 25 000 blocs
 
7 février 2013 : 1er Satellite de télécommunications de l’Azerbaïdjan

Le 7 février 2013 était lancé par une Ariane 5ECA (vol 212), le satellite AZERSPACE / AFRICASAT-1A, premier satellite de télécommunication de l’Azerbaïdjan.

Ce satellite a été fabriqué par la société américaine Orbital pour l’agence spatiale de l’Azerbaïdjan, Azercosmos.

Il est en orbite géostationnaire depuis le 16 février. Sa durée de vie est prévue pour 15 ans.

Le 14 février, Azermarka, qui s’occupe de l’émission des timbres-postes en Azerbaïdjan, sous la tutelle du Ministère de la Communication et de l’Information Technologique, annonce l’émission d’un bloc commémorant ce premier satellite de télécommunications.

Sa valeur est de 1 Manat azéri (AZN) qui équivaut à peu près à 1 euro.

D’après Azermarka, le tirage serait de 20 000 exemplaires.

vendredi 24 mai 2013

L'artiste Frank Kelly Freas dessine le logo de la mission Skylab 1



(Sauf mention contraire, les photos et illustrations sont de ma collection personnelle)

Frank ‘’Kelly’’ FREAS est né le 27 août 1922.
 Il est certainement l’un des artistes qui a le mieux illustré la Science-Fiction et l’Heroic-Fantasy, et qui a contribué à la faire connaitre auprès du grand public.
 
À la fin de ses études, il entre dans l’United States Army Air Forces (ancêtre de l’USAF) et devient photographe à bord d’avions de reconnaissance.
Il peindra aussi le nez des bombardiers, le fameux ‘’nose art’’.
 
Après la guerre, il envisage de poursuivre des études artistiques et travaillera dans la publicité.
 
En novembre 1950, sa première couverture pour un magazine est publiée dans Weird Tales. Ce sera ‘’the piper’’pour illustrer la nouvelle ‘’la troisième ombre’’ de H. Russell Wakefield.
 Puis à partir de 1952, il commencera à publier très régulièrement des couvertures pour des magazines de science-fiction comme Weird Tales, Planet Stories, et à illustrer des livres pour l’éditeur Gnome Press.
 
Sa technique et ses œuvres à la peinture détonne dans un monde de l’illustration où l’aérographe est roi.
 
En plus de 50 ans de carrière, le ‘’Doyen des artistes de Science-fiction’’ comme il était appelé (Dean of Science fiction artists) aura illustré, dessiné, créé, plusieurs centaines de couvertures, d’illustrations, dessins humoristiques, etc…  pour des livres, des maisons d’éditions et des magazines… Il a publié chez Astounding Science Fiction, Ballantines Books, Avon, Ace,  et bien sûr, des couvertures pour Mad Magazine.

Bref, sa carrière artistique a été très riche, et outre la science-fiction et l’héroic fantasy, il a fait de l’illustration publicitaire, médicale et aussi musicale. Il est l’auteur de la célèbre couverture du non moins célèbre album New of the World du groupe Queen de 1977, inspirée d’une première couverture publiée en octobre 1953 par Astounding Science Fiction.
Son travail a été récompensé par de multiples récompenses dont 10 Hugo Award du meilleur artiste entre 1955 et 1976 (et un supplémentaire pour l’ensemble de sa carrière en 2001), 4 Locus Award du meilleur artiste entre 1972 et 1975, ainsi que 3 Chesley Awards, etc, etc…

(Couvertures primées et signée par Frank Kelly Freas)
Ses œuvres sont exposées dans de nombreux musées et institutions comme le Smithsonian.
 
Frank Kelly Freas a été honoré également par le Science Fiction Hall of Fame.
 
Frank Kelly Freas meurt le 2 janvier 2005 à l’âge de 82 ans.
 
 
Ce que l’on connait moins, c’est son travail pour la NASA.
 
La NASA ne pouvait pas ‘’mettre de côté’’ un artiste comme Frank Kelly Freas qui représente si bien le spatial, même si c’est au travers de la science-fiction.
 
C’est fin 1971 que l’équipage de Skylab 1 (ce qui était à l’époque Skylab 1) le contacte pour concevoir le logo de la première mission Skylab. Le 1er 1972, la NASA montre publiquement le logo.
Il représente la station spatiale Skylab au-dessus de la Terre qui elle-même éclipse le soleil.

Comment a été créé le logo pour la mission ? Et bien, le mieux est de laisser Frank Kelly Freas en parler lui-même.

Dans le magazine Analog Science fiction / Science Fact de juin 1973, Frank Kelly Freas raconte sur 9 pages la saga de la création de ce logo.

Copyright Frank Kelly Freas / Traduit en français d’après une copie signée que Frank Kelly Freas m'a envoyée en 1997.

SKYLAB PATCHWORK
Par Frank Kelly Freas

Comment un artiste interprète une simple déclaration comme "concevoir un logo pour le patch du premier équipage de Skylab’’ et conçoit une image qui symbolise les travaux, les espoirs et les les rêves de toute la Skylab team’’.

C’était Ben Nova au téléphone : ‘’Cela te dirait de concevoir le patch de du premier équipage de Skylab ?’’
‘’J’adorerai’’
‘’Bien, je leur ai donné ton adresse et ton numéro de téléphone, et s’ils ne t’ont pas contactés d’ici quelques jours, voici le le téphone de Kerwin…’’
Quarante-sept heures et cinquante neuf minutes plus tard, j’étais au téléphone avec Houston : ‘’c’est au sujet du patch…’’

Tout artiste a certains travaux dans son esprit pour lesquels il aimerait pouvoir être payé, et je l’imaginais comme cela pour ce patch. Mais d’emblée, Joe Kerwin a bien précisé que c’était un travail, et non un cadeau. La NASA ne peut être impliquée dans aucun accord commercial et ne veut pas être redevable à quelqu’un non plus.

Pour encore les quelques uns qui le savent pas, les astronautes de tous les lancements Apollo ont porté sur l’épaule un patch distinctif de chaque mission.
L’utilisation première de ce logo est d’être imprimé sur les combinaisons ignifugées des astronautes, mais aussi comme le découvrira le collectionneur, ce logo est décliné, fabriqué et vendu en patch pour être cousu sur des vestes et chemises, mais aussi comme autocollant, cendriers, porte-clés, presse-papier, et tout ce qu’un fabriquant pourra imaginer.

J’ai suggéré aux astronautes de me donner leurs idées premières et de me laisser quelques dessins, photos et informations générales sur Skylab. J’avais lu deux semaines auparavant l’article de Joe Green sur Skylab et je pensais être une autorité sur le sujet – mais quand une énorme boite arriva du Manned Spacecraft Center de Houston, j’ai commencé à me dire que cela n’était pas du tout le cas.
J’ai mis deux jours complet à tout lire, et là, j’étais devenu une vraie autorité (je précise, pour mon cas, que devenir une autorité n’est que provisoire, et ce que j’apprends pour travailler sur un sujet est souvent oublier lorsque je change de sujet). De temps en temps, j’arrive à sauver quelque chose, et Skylab est certainement une de ces choses.

Joe Kerwin m’avait laissé aussi une description très précise du rôle de Skylab et de ce qu’on allait y faire.

En attendant  je pensais aux aspects techniques à rendre dans le logo. Il devra être brillant, simple et comme un poster.
Il devra être conçu pour pouvoir être cousu facilement, être reproduit en patchs brodés ou reproduit en sérigraphie.
Il devra avoir du contraste pour pouvoir bien ressortir sur les photos N&B.
Il faut penser aussi au lettrage – pensée horrible.
Je pourrai le concevoir en très grande taille et la réduction ensuite pourrait cacher mes erreurs, mais cela pourrait trompeur en regard de la qualité de détail que je pourrai mettre dans le design de l’ensemble.

Je décide finalement de travailler à deux fois l’échelle. Cela me ferait un cercle d’un diamètre d’environ 20 cm, mais pas de problèmes, car le papier que j’utilisais me permettait un cercle de 18 cm maximum de diamètre.

Le lettrage devrait faire environ 3 cm car toute taille inférieure rendrait la broderie de ces lettres très moche et illisibles sur un patch final.

Il n’y aucune loi qui dit qu’un patch doit être rond. Que diriez-vous d’un triangle ou d’un pentagone – non, rayez ça – d’un octogone peut-être. Mais j’avais affaire à Skylab, qui a plutôt des formes complexes, avec plein d’angles, quelque soit le côté d’où vous la regardez – ceci avait besoin de courbes lisses et simples pour compenser.

Pour ma clientèle, j’ai l’habitude de faire des croquis en incorporant les suggestions données par le commanditaire.
Cette méthode permet deux choses : de gagner du temps  en écartant tout ce qui pourrait nous éloigner du sujet et de permettre au client de visualiser son idée et mon idée.
Si un client pouvait de lui-même visualiser ce qu’il recherche, et bien il n’aurait pas besoin des artistes.
Le rôle du client, outre de payer la facture, est de donner les bonnes informations à l’artiste, ainsi que la sensation de ce qu’il voudrait. A charge pour l’artiste alors, de rendre cela sous une forme visuelle.

Cela ne m’a pas pris longtemps pour tester, et écarter, des idées de dessins comme des chariots de Conestoga (ndlr = chariot des pionniers de l’ouest), cornes d’abondance, galions, etc… ainsi qu’une colombe de la paix.

La nature même et la fonction de Skylab ne facilitaient pas la trouvaille d’un symbole adéquat.

J’ai donc arrêté de chercher des idées avec symboles et j’ai commencé à travailler sur la forme du Skylab lui-même. Il est devenu très vite clair que ce n’était que de cette manière que j’y arriverai. Pas d’effets en 3D, pas de perspective, pas d’angles – juste une silhouette à plat. Skylab deviendrai son propre symbole.

Il m’est également apparu que la forme, la silhouette avait quelque chose de vraiment familier. Le symbole même qu’était devenu Skylab était étonnement familier. Etait-ce un symbole alchimique, sigle religieux, signe de sortilège ? J’ai interrogé plusieurs personnes érudites dans le symbolisme et toutes en ont reconnues un symbole, mais qu’ils ne pouvaient identifier.

La forme étant décidée, les possibilités étaient élargies. Devions-nous souligner la relation de Skylab avec la Terre, ou celle avec le soleil en tant que laboratoire solaire unique ? Essayons les deux.

Parmi les nombreuses suggestions, les astronautes avaient émis l’idée d’une éclipse solaire vue depuis Skylab. Il est bientôt apparu clairement que cette idée résoudrait plusieurs problèmes d’un coup !  La fonction d’étude du soleil par Skylab me permettait la grande forme circulaire de la Terre et la connexion entre celle-ci et Skylab, en opposition à la rotondité du soleil. De plus, cela me donnerait le contraste nécessaire pour une meilleure visibilité et un meilleur rendu du patch.

Quand à la couleur, je pourrai utiliser les bleus, marrons et violets de la Terre sur fond noir, et la richesse de l’Univers serait visible grâce aux rayons en différentes nuances de jaune du Soleil. Mais je gardais à l’esprit, que nous pourrions aussi ajouter des rayons lumineux en rouge et orange. Les éruptions du soleil pourraient être jolies ainsi si cela ne surcharge pas trop le dessin.

Pendant ce temps-là, une devise bourdonnait dans ma tête – Out of this world – naturellement. On pourrait ajouter ‘’pour le bien du monde’’ en latin, ce qui donnait avec mon mauvais latin ‘’Ad Auribus in spatio’’. La devise est belle mais on n’en voudrait certainement pas.

"Nous préférons la devise en anglais, plutôt qu’en latin fit remarquer Joe Kerwin. Cela serait plus compréhensible par un maximum de personnes. Nous avons aussi pensé à ‘’Replenish in the world’’".

Finalement, après quelques propositions, nous avons décidé de ne pas mettre de devise.

J’ai travaillé sur plusieurs versions colorisées que j’ai envoyées à Houston. Mon choix numéro un portait sur une version avec un effet bague diamant. Les astronautes ont sélectionné deux propositions, qui étaient, il faut le dire, les deux meilleures conceptions. Ils avaient eu un bon jugement, ce qui est rare, même s’ils n’ont pas choisi celle que je trouvais la meilleure. C’était leur insigne, leur logo, après tout.

J’ai conçu de grands dessins des deux propositions, en faisant très attention à souligner les meilleures caractéristiques de chacun des deux logos, afin que le choix soit fait sur les ‘’mérites’’ réelles de chacun d’eux.

Encore une fois, les astronautes ont choisi le meilleur des deux. Si le deuxième était sans conteste plus joli, il manquait de puissance et d’impact par rapport à celui choisi.

Il y a eu plusieurs ajustements pour au final obtenir cette forme noire qui est là.

Le lettrage a été un calvaire… plus de 483 essais avant d’arriver à quelque chose de correcte, quand je me suis aperçu que j’avais inversé les e et i de Weitz.
Je pensais pouvoir résoudre cela sans difficulté, mais comme l’espacement entre les lettres n’était plus le même, il m’a fallu décaler les trois noms à gauche, et réajuster le contraste du fond pour avoir le bon contraste.

Ensuite, j’en ai fais un exemplaire très soigneux en noir et blanc pour faciliter mes instructions que devaient suivre le fabricant du patch et la mise au point de ses machines à broder.
Sur les machines de broderies, les fils colorés sont piqués en fonction du support de matériel désiré. C’est normalement une grille spéciale avec les couleurs indiquées respectivement par un nombre.
Il existe environ 500 nuances de couleur par … couleur. Une personne traduit cette grille et la code pour la machine, on l’appelle une bande. Mais avec mon logo, l’opération déjà assez complexe l’était dix fois plus.

La bande indique à la machine, quand doit s’arrêter un fil, quand il doit reprendre,  tourner, etc … On le voit au dos des patchs. Et il faut faire attention à ce que tout reste visible et lisible.

Il faut penser à ce genre de chose, la broderie d’un patch, lorsque l’on fait un logo. On peut faire le plus beau dessin du monde, mais si celui-ci n’est pas pensé ‘’patch brodé’’, alors soit il ne pourra pas être brodé soit il le sera, mais il sera très moche.

C’est pour cela que j’ai fait le premier dessin en noir et blanc, afin de tester les couleurs en broderie.
(On ne peut qu'admirer le résultat ! Ce patch est d'ailleurs considéré comme un des plus beaux jamais réalisés)
Une fois cela terminé, je pouvais le mettre avec les couleurs définitives. Le logo et le patch étaient prêts… enfin presque !

Restait l’étape de la validation par la NASA et l’équipage. J’envoyais donc mon travail et un patch à Houston, et ma récompense était là, une approbation générale !

Mais il y avait un petit mais, un peu gêné. Il fallait que je signe une lettre promettant de ne pas commercialiser à titre personnel le logo.

"Pas de problème" ai-je répondu. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. J’ai envoyé ladite lettre immédiatement.

Quelques semaines plus tard, l’équipage m’avait invité à assister au décollage de Skylab 1. Joe Kerwin avait laissé une enveloppe pour moi. A l’intérieur se trouvait un chèque pour mon travail.

Il avait oublié de le signer !

(Affiches Skylab)


Quelques autres œuvres de Frank Kelly Freas
 

(Star Trek / Lithographie issue d'une série de cinq différentes)
(Dessin original pour une œuvre de science-fiction)
 
(Cartes signées par Frank Kelly Freas)

samedi 18 mai 2013

La combinaison d'Helen Sharman, première anglaise dans l'espace, au Science Museum de Londres


COMBINAISON SPATIALE D'HELEN SHARMAN
AU SCIENCE MUSEUM DE LONDRES

Le 18 mai 1991, s’élevait dans le ciel de Baïkonour une fuse Soyouz. À son bord l’équipage de la mission Soyouz TM-12, parmi lequel se trouve le premier britannique à aller dans l’espace. En fait, il s’agit d’une britannique, elle a 27 ans et s’appelle Helen Sharman.

Accompagnée des cosmonautes Alexandre Artsebartski et Sergueï Krikalev, elle va rester près d’une semaine à bord de la station spatiale MIR.

Elle devient également la première européenne dans l’espace.

Helen Sharman est ingénieur chimiste dans le groupe Mars Incorporated (qui fabrique la fameuse barre chocolatée du même nom) en Grande-Bretagne lorsqu’elle participe à un concours visant à envoyer le premier anglais dans l’espace.

Ce concours, baptisé Projet Juno, est une idée du secteur privé. En effet, il n’existe pas à l’époque de programme public officiel pour l’envoi d’un anglais dans l’espace (il y a bien eu des astronautes anglais sélectionnés pour le programme Skynet avec la navette mais celui-ci a été abandonné en 1986 après l’accident de challenger).
L’idée de ce consortium était de réunir les fonds nécessaires pour l’envoi du premier anglais dans l’espace. Un concours national fut lancé et parmi les slogans, on y trouvait : ''Astronaut wanted – No experience necessary’’.
Les fonds devaient être recueillis de plusieurs façons, comme des dons, sponsoring (ITV, Interflora, Memorex, British Aerospace, et même un système de loterie (d’où la confusion très fréquente mais fausse, qu’Helen Sharman aurait été sélectionnée après un tirage au sort lors d’une loterie).

Plus de 13 000 dossiers de candidatures ont été reçus. Et seuls quatre finalistes ont été sélectionnés :

-          Helen Sharman (26 ans, chimiste)
-          Gordon Brooks (33 ans, médecin militaire dans l’US Navy)
-          Clive Smith (27 ans, enseignant à Kinston Polytechnic)
-          Major Timothy Mace (33, pilote de l’US Army Corps)

Le 25 novembre 1989, Helen Sharman est sélectionnée pour devenir la première anglaise dans l’espace avec Timothy Mace comme doublure. C’est sa capacité d’assimilation d’apprentissage pour des expériences originellement prévues pour son vol et sa capacité à apprendre le russe qui ont fait la différence.

Helen Sharman et Timothy Mace ont passé près d’un an à s’entrainer à la Cité des Etoiles.

Le vol faillit être annulé car le consortium n’avait pas réussi à obtenir l’intégralité du montant demandé par les russes, mais finalement, après appui de Mickhail Gorbatchev, cela fût arrangé. Par contre, de nombreuses expériences prévues ont été tout simplement abandonnées.

Le 18 mai 1991, Helen Sharman devient donc la première anglaise dans l’espace.

Après une semaine dans l’espace, elle retourne sur Terre avec l’équipage de Soyouz TM-11 (Viktor Afanassiev et Moussa Manarov) le 26 mai.

Pour la petite histoire, Helen Sharman sera candidate aux sélections ESA en 1992 et en 1998, mais malgré l’expérience d’un entrainement complet et d’un vol spatial, elle ne sera pas retenue.

La combinaison Sokol qu’elle portait lors de sa mission Soyouz TM-12 est exposée au Science Museum de Londres, où elle est revenue depuis peu. Elle était exposée jusqu’à fin 2008-début 2009 avec la combinaison portée par Bill Anders lors de la mission Apollo 8.
Le Smithsonian a demandé le ‘’rapatriement’’ de cette combinaison et elle est maintenant dans les réserves du NASM pour conservation (le San Diego Air & Space museum possède une combinaison d’entrainement de Bill Anders).
(Photos de 2008)

C’est après restauration de la combinaison d’Helen Sharman et changement (amélioration) de l’espace d’exposition du Science Museum, qu’elle est nouveau exposée avec un ensemble sous-vêtement de combinaison soviétique de 1966.

Sa combinaison Sokol d’entrainement est exposée au National Space Center de Leicester.
(Crédit photos : Stéphane Sebile / Space Quotes - Souvenirs d'espace)
Combinaison d'Helen Sharman au Science Museum de Londres

La combinaison d'entrainement au National Space Center de Leicester

(Commémoration des 20 ans le 7 septembre 2011 à Moscou : Manarov, Afanassiev, Sharman, Artsebartski et Krikalev)

(avec Helen Sharman en avril 2009)