Dans quelques jours, nous fêterons le 30ème
anniversaire de la création de l’Agence Spatiale
Israélienne (ISA).
Il est temps de faire un petit récapitulatif
du programme spatial militaire israélien et de voir quelle est la vision actuelle de ce
programme.
Il y a quelques jours (le 31 août), en
presque toute discrétion, les Industries Aérospatiales Israéliennes (IAI =
Israel Aerospace Industries), plaçait avec succès en orbite le satellite de télécommunications
AMOS-4 par un lanceur russe Zenit.
IAI est le fleuron de l’industrie
militaire israélienne et ce succès est très important, non seulement pour IAI,
mais pour Israël en général.
AMOS-4 est quand même
le plus grand et le plus sophistiqué de tous les satellites de
télécommunications lancés par Israël.
AMOS-4, qui devrait
être pleinement fonctionnel d’ici deux mois, assurera les télécommunications
DHT, VSAT et Internet sur l’Asie Centrale et du Sud-Est, les territoires de
Russies et le Moyen-Orient.
Même si peu d’informations officielles ont
filtrées, (il faut dire que les tirs d’essais en Méditerranée du 3 septembre ont
permis ‘’de détourner’’ l’attention des médias sur ce lancement), on sait que l’espace, et les questions relatives au
spatial sont essentielles pour la sécurité d’Israël.
Depuis quelques années, l’espace et donc
la suprématie technologique dans l’espace, est pour Israël, l’élément central
dans leur conception de la guerre du futur.
Avec le lancement du 1er
satellite israélien (militaire) Ofek le 19 décembre 1988 par lanceur maison
(Shavit), Israël est devenue la neuvième puissance spatiale au monde.
A ce jour, Israël dispose de trois
satellites de reconnaissance militaire, construits par IAI :
Ofek-5 lancé le 28 mai
2002
Ofek-7 lancé le 11
juin 2007
Ces deux satellites ont été placés sur
une orbite spéciale, dite ‘’rétrograde’’ qui permettait en cas d’échec au
lancement, que les débris de ceux-ci ne retombent pas chez des supposés
ennemis.
Ces deux satellites ont tous les deux
des caméras de très haute résolution (80 cm pour Ofek-5 et 50 cm pour Ofek-7)
Ofek-5 est vraiment en fin de vie. Sa
durée initiale était de 4 ans, mais son remplaçant Ofek-6 s’est abîmé en
Méditerranée suite à un non-allumage du 3ème étage lors de son
lancement le 6 septembre 2004.
Ces satellites pèsent environ 300kg et
ont pour rôle supposé la surveillance de l’Iran et plus particulièrement de ses
installations nucléaires entre autre.
TecSAR (aussi appelé
TechSAR) lancé le 21 janvier 2008 depuis le cosmodrome indien Satish Dhawan au
sommet d’un lanceur PSLV-CA.
Le TecSAR est capable de fournir des
images en très haute résolution allant jusqu’à 10 cm à travers une imagerie
radar (X-Band).
Il pèse moins de 300 kg et est en orbite
géocentrique.
En regardant de plus près ces trois
satellites, on s’aperçoit que ce sont des petits satellites ultra-performants,
de faibles dimensions et de faibles poids. On peut voir le dimensionnement d’Israël
concernant ce que nous avons nommé plus haut la suprématie technologique dans l’espace par
l’utilisation de micro-satellites.
Depuis 1988, Israël a aussi lancé
plusieurs satellites de télécommunications à des fins civils et militaires.
3 satellites de la famille AMOS sont lancés entre
1996 et 2008 :
AMOS-1, lancé le 16
mai 1996 par une Ariane 44L depuis Kourou, est le premier satellite de
télécommunications israélien. Il a fonctionné jusqu’en 2009 avant d’être
racheté par Intelsat et devenant ainsi Intelsat 24.
AMOS-2, lancé le 28
décembre 2003 depuis Baïkonour par une Soyouz. Sa durée de vie est de 12 ans
environ.
AMOS-3, est lancé le
28 avril 2008 depuis Baïkonour par une Zenit.
AMOS-4, dont nous
venons de parler lancé le 31 août 2013.
AMOS-5, lancé le 11
décembre 2011 par une Proton depuis Baïkonour.
Il y a également la classe EROS
(Earth Resources Observation Satellite) de satellites d’observation de la Terre qui
sont aussi de faibles tailles et d’un poids aux alentours de 250 kg gérés par
la société israélienne ImageSat.
A l’origine, il était prévu un lancement
d’EROS
tous les 6 ans.
EROS
A,
lancé le 5 décembre 2000 depuis le complexe russe de Svobodny par un
Start-1. Il a été fabriqué à partir des plans du satellite militaire Ofeq-3. Il
avait une résolution en imagerie d’environ 1,80 mètre.
EROS
B,
lancé le 25 avril 2006, toujours de Svobodny et par un Start-1. Il a une résolution
de 70 cm, et avait aussi un rôle de surveillance des installations nucléaires
iraniennes.
Le satellite est en orbite géosynchrone
autour de la Terre à 480 km, ce qui un excellent instrument de veille
stratégique.
Un EROS
C est prévu, mais sans date annoncée. ImageSat a annoncé 3 satellites de
plus pour couvrir la totalité de la planète avec ces six satellites.
Il y a plusieurs projets de
micro-satellites pour le futur :
Insat-1
et Insat-2
en cours de développement par l’Israeli Nano Satellite Association (INSA) qui
sont des nanosatellites de moins de 10kg.
OPSat qui est une
nouvelle génération de satellite d’observation à haute résolution
TAUVEX qui était un
projet de télescope spatial en collaboration avec l’Inde, et qui a été
abandonné fin 2012, après un désaccord entre les deux pays et le refus de l’agence
spatiale indienne (ISRO) de lancer le télescope.
Venus, projet de
microsatellite d’observations sientifiques de la Terre, qui serait développé
avec différents agences gouvernementales israélienne et le CNES
Et parmi ces agences gouvernementales,
il y a Rafael (=Autorité pour le développement des armements) qui a été
désignée par l’Armée de l’Air pour développer plusieurs gammes de microsatellites
pouvant être lancés depuis des avions.
En janvier 2010, l’Armée de l’Air
israélienne a choisi de concentrer une bonne partie de ses efforts sur ce
programme qui montre bien cette nouvelle dynamique spatiale qui s’est engagée
en Israël.
L’utilisation de ces microsatellites de
très petites tailles, d’un poids d’environ 100-120 kg, permettra de recueillir
des informations très précises sur des cibles données. Leur faible hauteur d’orbite
(environ 300 kg) et la rapidité de recueil de ces informations, vont accentuer
et augmenter le savoir-faire d’Israël dans la technologie spatiale.
Ce projet militaire de microsatellites
lancés par avion est prévu pour aboutir en 2015.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire