Le 18 septembre prochain est prévu le
lancement depuis Cape Canaveral du satellite AEHF-3 par une Atlas 5. Ce sera le
3ème satellite AEHF en service destiné à des communications
militaires ultra-sécurisées.
Revenons un peu sur cette ‘’série - constellation’’
de satellites destinés à remplacer le système Milstar.
Il y a 30 ans débutait le début du programme
Milstar (MILitary Strategic and Tactical Relay),
programme de télécommunications ultra-sécurisées avec anti-brouillage de l’armée
américaine.
Un programme de communication militaire
globale, d’interception de données quasi nulle, avec anti-brouillage et de
fonctionnement optimale même en cas d’attaques nucléaires.
C’est Lockheed Martin qui remporta ce
contrat et qui fournit à l’armée américaine les 5 satellites qui composent
Milstar.
Ce système de communications est
actuellement le plus avancé des systèmes de communication par satellite. C’’est
également un système conjoint car utilisé par les différentes forces de l’armée
américaine (US Air Force, S Navy, US Army, US Marines Corp).
Les Milstar cryptent les voix, les
communications, les fax, et peuvent transmettre ces communications à l’une ou
plusieurs des organismes de l’armée américaine simultanément, ce qui représente
sa grande force.
Développé sous la guerre froide et avec
à l’origine une commande de 8 satellites, le Congrès réduisit le nombre à 6, et
le rôle que devait avoir Milstar changea un peu pour s’adapter à la nouvelle
géopolitique.
Le coût des Milstar est de 800 millions
de dollars pièce.
Il y avait à l’origine 6 satellites de
programmés mais le 3ème Milstar n’atteint pas l’orbite prévue.
Les satellites Milstar sont de gros
satellites d’environ 4,5 tonnes en orbite géosynchrone à 41 200 km, tous
lancés par une Atlas IB avec étage supérieur Centaur.
Utilisés comme répartiteur téléphonique,
les satellites Milstar traitent les communications et peuvent se les transmettent
les uns aux autres, réduisant ainsi de façon plus que notable les stations au
sol, ce qui constitue un sacré avantage. Le système est géré en entier par
quelques stations fixes et mobiles seulement.
La durée de vie de ces satellites était
annoncée pour 10 ans.
Les cinq satellites ont tous des
transmetteurs de données à vitesse lente (voix, données, fax, …) et trois d’entre
eux ont également un transmetteur de données à vitesse moyenne.
Les liaisons montantes se font en bande
Q et les descendantes en bande Ka.
Les satellites sont pourvus de deux
panneaux solaires générant 8kw.
On peut diviser le système Milstar en
trois parties :
- La gestion des satellites proprement
dite est assurée par le MILSATCOM appartenant à l’Air Force Space Command, et
est basée à la Los Angeles Air Force Base en Californie.
Elle s’occupe du développement, acquisition
et du contrôle de mission.
- L’Electronic Systems Center, basé à
Hanscom Air Force Base au Massachussetts, s’occupe du développement et de l’acquisition
des terminaux de contrôle.
- 148th Space Operation Squadron, basé à
Vendenberg et le 4th Space Operations Squadron sur la base de Schriever, en
Californie, s’occupent de la gestion des charges de communications et du
contrôle en temps réel des satellites.
Chronologie des lancements des
satellites Milstar :
Après plusieurs essais entre 1983 et
1994, dont des essais sur le FLTSATCOM 7 de l’US Navy, le premier des six
Milstar, Milstar I-F1 décolle 7 février 1994.
Le 6 novembre 1995, Milstar I-F2 est mis
en orbite.
C’est deux satellites constituent la
première génération Milstar.
Après l’échec du troisième Milstar le 30
avril 1999, les trois autres Milstars nouvelle génération durent lancés le 27
février 2001, 16 janvier 2002 et 8 avril 2003.
Ces satellites ont une puissance de dix
fois supérieure aux Milstar 2ème génération.
C’est encore Lockheed Martin qui gagne
le contrat, avec cette fois-ci, Northrop Grumman.
Les satellites AEHF (Advanced Extremely High Frequence)
remplacent donc les Milstar.
Ils sont toujours gérés par l’Air Force
Space Command, mais outre les communications entres les différentes armes de l’armée
américaine, ils sont également conçus pour être utilisés par l’armée
britannique, l’armée canadienne et l’armée néerlandaise.
De plus, les communications en bande
montante et descendante sont de beaucoup supérieures à celle utilisées pour les
Milstar : bande EHF en montante (44 GHz) et bande SHF en descendante (20
GHz).
La flotte prévue est de six satellites
géostationnaires et le lancement du 18 septembre 2013 sera celui du 3ème
(AEHF-3). Cette flotte de six satellites couvrira intégralement la Terre en
orbite géosynchrone entre les latitudes 65° nord et 65° sud.
Des tests concluants de liaisons entre
les armées des USA, du Canada et des Pays-Bas ont eu lieu en juillet dernier.
La possibilité de communiquer
simultanément entre alliés est d’une importance stratégique importante pour les
opérations militaires conjointes actuelles et futures.
Les tests ont eu lieu avec les deux
premiers satellites AEHF-1 et AEHF-2 en orbite.
Le premier satellite AEHF-1 a été mis lancé
le 14 août 2010 par une Atlas V depuis Cape Canaveral avec plusieurs années de
retard sur le planning prévu. Il pèse 6 168 kg. Il a eu quelques soucis
pour atteindre son orbite géostationnaire.
AEHF-2 est lancé le 4 mai 2012, toujours
par une Atlas V depuis Cape Canaveral.
La durée de vie annoncée est d’au moins 14 ans.
La durée de vie annoncée est d’au moins 14 ans.
(Décollage AEHF 2) |
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