dimanche 4 août 2013

30 juin 1973 - Concorde et l'éclipse totale du Soleil - 40ème anniversaire



L'ECLIPSE TOTALE DU SOLEIL DE 1973 ET LE CONCORDE


Le 30 juin 1973, eut lieu une des plus grandes éclipses totales du Soleil.
Elle faisait partie d’une série d’éclipses parmi les plus longues (en astronomie, on parle du groupe Saros 136 qui désigne le groupe de 136 éclipses les plus longues entre 1360 et 2622 se produisant en moyenne tous les 18 ans = celle de 1975 est la 35ème du groupe).

Pour les observateurs au sol, cette éclipse du 30 juin 1973, allait d’une bande de l’Amérique du Sud (début d’éclipse vers Kourou) à l’Afrique (éclipse totale) et a été observable pendant 7 minutes (fin d'éclipse au-dessus de Madagascar).

Grâce au Concorde qui vole plus vite que la vitesse de rotation de la Terre, une équipe d’observateurs munis d’instruments particuliers ont pu observer la même éclipse pendant 74 minutes. Pendant cette observation, le Concorde volait à une vitesse de 2 100 km/h.
(Pour information, celle de 1999, était aussi une éclipse totale mais de très courte durée, et elle ne faisait pas partie du groupe Saros 136).
 
(Série commémorative émise en 1973 par le Sénégal)
 
Dès le début de l’aviation, les astronomes ont compris l’intérêt de l’avion pour augmenter la durée d’observation des éclipses.

La première observation officielle d’une éclipse par avion date du 17 avril 1912 au-dessus de Paris avec un appareil Voisin.

En 1923, l’US Navy fait voler 16 avions répartis de telle façon qu’ils suivront l’ombre lunaire.

Depuis, les vols se scientifiques se sont multipliés avec des aménagements spécifiques d’avions.
Au début des années 1970, on commence à installer des télescopes, notamment pour la recherche en infra-rouge, à bord des appareils (l’astronaute Claude Nicollier préparera les missions d’observations par télescope à bord de la future navette spatiale entre les années 1974 et 1979, à bord d’une Caravelle.

C’est en 1972, qu’un astronome de l’Observatoire de Paris, propose d’utiliser le Concorde et sa vitesse, pour observer l’éclipse du 30 juin 1973.

L’idée fait un ‘’tabac’’, et le projet est mis en route.
On utilisera donc le Concorde 001, le prototype des premiers essais.
Ce sera André Turcat le pilote.
La préparation de ce vol est minutieuse. André Turcat et Henri Perrier, ingénieur en chef du programme Concorde s’occupe de calculer la trajectoire.
Le financement est assuré par le SNIAS (maitre d’œuvre du Concorde) et le CNES, le CNRS avec la DGRS.

Il faudra faire des modifications sur le Concorde et fabriquer et/ou améliorer des appareils scientifiques et d’observation spéciaux.

Le 30 juin, l’équipage du Concorde 001 décolle de Las Palmas aux Canaries avec comme équipage :
André Turcat, Pilote
Jean Dabos, Co-pilote
Henri Perrier, Chef-ingénieur
Jean Conche, ingénieur
Hubert Guyonnet, Radio-navigateur
Michel Rétif, Mécanicien d’essais

Et une équipe scientifique internationale de 8 personnes :
John Beckman, du Queen Mary College de Londres (Grande-Bretagne)
Jean Bégot, de l’Institut Astrophysique / CNRS de Paris
Pierre Charvin, Institut National d’Astronomie et de Géophysique / CNRS de Paris
Donald Hall, de l’Observatoire de Kitt Peak, en Arizona (USA)
Pierre Léna, de l’Observatoire de Paris et de l’Université Paris Sud
Donald Liebenberg, de Los Alamos Scientific Laboratories, au Nouveau Mexique (USA)
Alain Soufflot, Laboratoire de physique stellaire et planétaire / CNRS de Verrière-le-Buisson
Alain Wraight, de l’Université d’Aberdeen (Ecosse)

 
Le vol est une réussite complète. L’équipage arrive à atteindre, à la seconde près, le lieu de rendez-vous du début de l’ombre de la Lune, et donc du début de l’éclipse. Le Concorde vole à une altitude de 17 000 mètres.

 
L’observation de l’éclipse totale par le Concorde sera donc de 74 minutes…

Partis de Las Palmas aux Canaries, Concorde et son équipage atterriront à Fort Lamy (aujourd’hui N’Jamena) au Tchad.

Pour commémorer le 40ème anniversaire de cette éclipse et du vol du Concorde, le Musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, organise depuis le 30 juin dernier, une exposition permanente commémorative dans le Hall Concorde.


Vous y trouverez plusieurs objets originaux comme des plans de vol, photos et instruments scientifiques utilisés.

André Turcat et plusieurs membres de son équipage et de l’équipe d’observation étaient présents ce 30 juin pour l’inauguration de l’exposition.

Parmi les instruments présentés, se trouve, l’IAP (comme Institut d’Astrophysique de Paris) qui était une expérience photographique avec un télescope à deux focales (1,50 et 3,00 mètres).
Le télescope était fixée sur une monture spéciale anti-vibrations et plusieurs appareils photos (dont un de 250 vues) était fixés également.
Un hublot spécial a été aménagé dans le haut du fuselage.


Et pour terminer, on peut voir également de chaque côté du fuselage du Concorde, le logo de cette mission.
 
 
(Série commémorative émise par la Mauritanie en 1973)

(Une des croisières organisées pour le suivi de l'éclipse)

(conférence commémorative par André Turcat)
 
 

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