L'ECLIPSE TOTALE DU SOLEIL DE 1973 ET LE CONCORDE
Le 30 juin 1973, eut lieu une des plus
grandes éclipses totales du Soleil.
Elle faisait partie d’une série d’éclipses
parmi les plus longues (en astronomie, on parle du groupe Saros 136 qui désigne
le groupe de 136 éclipses les plus longues entre 1360 et 2622 se produisant en
moyenne tous les 18 ans = celle de 1975 est la 35ème du groupe).
Pour les observateurs au sol, cette
éclipse du 30 juin 1973, allait d’une bande de l’Amérique du Sud (début d’éclipse vers Kourou)
à l’Afrique (éclipse totale) et a été observable pendant 7 minutes (fin d'éclipse au-dessus de Madagascar).
Grâce au Concorde qui vole plus vite que
la vitesse de rotation de la Terre, une équipe d’observateurs munis d’instruments
particuliers ont pu observer la même éclipse pendant 74 minutes. Pendant cette
observation, le Concorde volait à une vitesse de 2 100 km/h.
(Pour information, celle de 1999, était
aussi une éclipse totale mais de très courte durée, et elle ne faisait pas
partie du groupe Saros 136).
(Série commémorative émise en 1973 par le Sénégal) |
Dès le début de l’aviation, les
astronomes ont compris l’intérêt de l’avion pour augmenter la durée d’observation
des éclipses.
La première observation officielle d’une
éclipse par avion date du 17 avril 1912 au-dessus de Paris avec un appareil
Voisin.
En 1923, l’US Navy fait voler 16 avions
répartis de telle façon qu’ils suivront l’ombre lunaire.
Depuis, les vols se scientifiques se
sont multipliés avec des aménagements spécifiques d’avions.
Au début des années 1970, on commence à
installer des télescopes, notamment pour la recherche en infra-rouge, à bord
des appareils (l’astronaute Claude Nicollier préparera les missions d’observations
par télescope à bord de la future navette spatiale entre les années 1974 et
1979, à bord d’une Caravelle.
C’est en 1972, qu’un astronome de l’Observatoire
de Paris, propose d’utiliser le Concorde et sa vitesse, pour observer l’éclipse
du 30 juin 1973.
L’idée fait un ‘’tabac’’, et le projet
est mis en route.
On utilisera donc le Concorde 001, le
prototype des premiers essais. Ce sera André Turcat le pilote.
La préparation de ce vol est minutieuse. André Turcat et Henri Perrier, ingénieur en chef du programme Concorde s’occupe de calculer la trajectoire.
Le financement est assuré par le SNIAS (maitre d’œuvre du Concorde) et le CNES, le CNRS avec la DGRS.
Il faudra faire des modifications sur le
Concorde et fabriquer et/ou améliorer des appareils scientifiques et d’observation
spéciaux.
Le 30 juin, l’équipage du Concorde
001 décolle de Las Palmas aux Canaries avec comme équipage :
André Turcat, Pilote
Jean Dabos, Co-pilote
Henri Perrier, Chef-ingénieur
Jean Conche, ingénieur
Hubert Guyonnet, Radio-navigateur
Michel Rétif, Mécanicien d’essais
Et une équipe scientifique
internationale de 8 personnes :
John Beckman, du Queen Mary College de
Londres (Grande-Bretagne)
Jean Bégot, de l’Institut Astrophysique /
CNRS de Paris
Pierre Charvin, Institut National d’Astronomie
et de Géophysique / CNRS de Paris
Donald Hall, de l’Observatoire de Kitt
Peak, en Arizona (USA)
Pierre Léna, de l’Observatoire de Paris
et de l’Université Paris Sud
Donald Liebenberg, de Los Alamos Scientific
Laboratories, au Nouveau Mexique (USA)
Alain Soufflot, Laboratoire de physique
stellaire et planétaire / CNRS de Verrière-le-Buisson
Le vol est une réussite complète. L’équipage
arrive à atteindre, à la seconde près, le lieu de rendez-vous du début de l’ombre
de la Lune, et donc du début de l’éclipse. Le Concorde vole à une altitude de
17 000 mètres.
L’observation de l’éclipse totale par le
Concorde sera donc de 74 minutes…
Partis de Las Palmas aux Canaries,
Concorde et son équipage atterriront à Fort Lamy (aujourd’hui N’Jamena) au
Tchad.
Pour commémorer le 40ème
anniversaire de cette éclipse et du vol du Concorde, le Musée de l’Air et de l’Espace
au Bourget, organise depuis le 30 juin dernier, une exposition permanente
commémorative dans le Hall Concorde.
Vous y trouverez plusieurs objets originaux comme des plans de vol, photos et instruments scientifiques utilisés.
André Turcat et plusieurs membres de son
équipage et de l’équipe d’observation étaient présents ce 30 juin pour l’inauguration
de l’exposition.
Parmi les instruments présentés, se
trouve, l’IAP (comme Institut d’Astrophysique de Paris) qui était une
expérience photographique avec un télescope à deux focales (1,50 et 3,00
mètres).
Le télescope était fixée sur une monture spéciale anti-vibrations et plusieurs appareils photos (dont un de 250 vues) était fixés également.
Un hublot spécial a été aménagé dans le haut du fuselage.
Le télescope était fixée sur une monture spéciale anti-vibrations et plusieurs appareils photos (dont un de 250 vues) était fixés également.
Un hublot spécial a été aménagé dans le haut du fuselage.
Et pour terminer, on peut voir également
de chaque côté du fuselage du Concorde, le logo de cette mission.
(Série commémorative émise par la Mauritanie en 1973) |
(Une des croisières organisées pour le suivi de l'éclipse) |
(conférence commémorative par André Turcat) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire