dimanche 30 septembre 2018

Congressional Space Medal of Honor - NASA


La Congressional Space Medal of Honor (CSMOH) est la plus haute récompense de la NASA.

C'est le Congrès américain qui a accepté la création de cette récompense / distinction en 1969 afin d'honorer (je laisse la suite en anglais car cela sonne nettement mieux) : "any astronaut who in the performance of his duties has distinguished himseld by exceptionally meritorious efforts and contributions to the welfare of the Nation and Mankind".


C'est l'administrateur de la NASA qui propose le récipiendaire qui est lui-même décoré par le Président des Etats-Unis au nom du Congrès.

C'est une distinction civile qui honore donc les civils et les militaires, et il ne faut pas la confondre avec la Medal of Honor qui est, elle, une distinction uniquement militaire récompensant une bravoure et un courage exemplaire au combat. Mais tout militaire qui reçoit la Congressional Space Medal of Honor peut la porter avec son uniforme, que ce soit la médaille ou le ruban. La médaille a la particularité d'avoir un diamant de 0,5 carat en son centre.

Concrètement, cette distinction est attribué à un astronaute qui a participé (souvent en tant que commandant) à une mission spatiale qui a ''profité à l'humanité'', qui a permis des découvertes scientifiques majeures, etc... mais aussi, hélas, à un astronaute tué en servant la NASA au cours d'une mission (les 17 astronautes de la NASA morts ainsi ont été distingués).

A ce jour, seuls 28 astronautes américains ont reçu cette récompense. La première cérémonie a eu lieu en 1978. La dernière en 2006.

Sur ces 28 astronautes, j'ai déjà indiqué que 17 l'avaient obtenue à titre posthume, et il ne reste à ce jour que 6 d'entre eux encore de vivant. Le plus ancien récipiendaire est Frank Borman qui l'a obtenue lors de la première cérémonie le 1er octobre 1978. Et seuls 4 des 12 hommes qui ont marchés sur la Lune ont été récompensés par la CSMOH.

Historique des remises de la 
Congressional Space Medal of Honor

1er octobre 1978

Il est a noté que cette première remise se tient le jour du 20ème anniversaire de la NASA et que c'est le Président Jimmy Carter qui remet les médailles et la cérémonie s'est déroulée au Kennedy Space Center :


- Neil Armstrong (1930-2012), en tant que Commandant d'Apollo 11 et premier homme à marcher sur la Lune


- Frank Borman (1928), en tant que Commandant de la mission Apollo 8, première mission habitée autour de la Lune

- Charles ''Pete'' Conrad (1930-1999), en tant que Commandant de Skylab 2 et pour le sauvetage de la station Skylab

- John Glenn (1921-2016), en tant que premier américain en orbite


- Gus Grissom (1926-1967), en tant que Commandant de la première mission Gemini (Gemini 3) et mort dans l'incendie de la capsule Apollo 1 qu'il devait commander

- Alan Shepard (1923-1998), en tant que premier américain dans l'espace

(Neil Armstrong reçoit la première Congressional Space Medal of Honor des mains du Président Carter)
(les six récipiendaires, Betty Grissom pour son mari Virgil, et le Président Jimmy Carter)
Carte d'accès véhicule et invitation VIP à la cérémonie (signées par Lee Scherer le directeur du KSC)


19 mai 1981

C'est le Président Ronald Reagan qui remet la seule médaille de cette promotion dans les jardins de la Maison Blanche devant une quarantaine d'astronautes :

- John Young (1930-2018), en tant que Commandant de la première mission d'une navette spatiale (STS-1)

19 janvier 1993

C'est le Président George H.W Bush (sénior) qui remet la seule médaille de cette promotion :

- Thomas Stafford (1930), en tant que Commandant de la mission Apollo-Soyouz

26 juillet 1995

C'est le Président Bill Clinton qui remet la seule médaille de cette promotion :

- James Lovell (1928) en tant que Commandant de la mission Apollo 13
Le succès du film Apollo 13 y est certainement pour quelque chose car parmi les invités se trouve Tom Hanks qui l'a réalisé


Vidéo montrant la cérémonie de remise


https://www.c-span.org/video/?66374-1/congressional-space-medal-honor



2 décembre 1996

C'est le Président Bill Clinton qui remet la seule médaille de cette promotion :

- Shannon Lucid (1943), pour le plus long vol (à l'époque) d'une américaine dans l'espace

17 décembre 1997

C'est le Président Bill Clinton qui remet les médailles à titre posthume :

- Roger Chaffee (1935-1967), mort dans l'incendie de la capsule Apollo 1
- Ed White (1930-1967) pour avoir été le premier américain à marcher dans l'espace avecGemini 4, mort dans l'incendie de la capsule Apollo 1
Sa médaille a été vendue en 2007 lors d'une vente aux enchères aux Etats-Unis (chez Regency Superior) et a atteint plus de 80 000 $.

15 janvier 2003

C'est le Président George W. Bush qui remet la seule médaille de cette promotion :

- William "Bill" Shepherd (1949), Commandant du premier équipage permanent sur l'ISS (Expedition 1)

3 février 2004

C'est le président George W. Bush qui remet à titre posthume la Congressional Space Medal of Honor aux 7 astronautes tués dans l'accident de la navette Columbia (mission STS-107 le 1er février 2003) :

- Rick Husband (1957-2003), Commandant de la mission
- Willie McCool (1961-2003), pilote de la mission
- Michael Anderson (1959-2003)
- Kalpana Chawla (1962-2003)
- David Brown (1956-2003)
- Laurel Clark (1961-2003)
- Ilan Ramon (1954-2003), le premier et seul récipiendaire non américain

23 juillet 2004

C'est le Président George W. Bush qui remet à titre posthume la Congressional Space Medal of Honor aux 7 astronautes tués dans l'accident de la navette Challenger (STS-51L le 28 janvier 1986) :

- Richard ''Dick'' Scobee (1939-1986)
- Michael Smith (1945-1986)
- Judith Resnik (1949-1986)
- Ron McNair (1950-1986)
- Ellison Onizuka (1946-1986)
- Christa McAuliffe (1948-1986)
- Gregory Jarvis (1944-1986)

26 avril 2006

C'est le Président George W. Bush qui remet la seule médaille de cette promotion :

- Robert Crippen (1937), en tant que pilote de la première mission d'une navette spatiale (STS-1)

(John Young à gauche et Mike Griffith, l'administrateur de la NASA à droite / Crédit NASA / Bill Ingalls)

A ce jour, et depuis 2006, il n'y a pas eu d'autres astronautes récompensés par la Congressional Space Medal of Honor.

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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             NASA
La médaille présentée en début d'article est une réplique légale vendue dans le commerce.

samedi 29 septembre 2018

30ème anniversaire de la mission STS-26

(en cours de publication)



Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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mercredi 19 septembre 2018

1ère étude féminine Bedrest / Alitement de la NASA / 19 septembre au 23 octobre 1973


La première étude de la NASA
sur l’alitement féminin pour les vols spatiaux


La découverte d’une enveloppe philatélique un peu particulière accompagnée d’un jeu de photos en N&B, de coupures de presse et de plusieurs revues internes de la NASA de l’époque déclencha en moi l’envie de faire une enquête sur un sujet méconnu : La première étude féminine Bedrest / Alitement de la NASA commencée il y a tout juste 45 ans.

En effet, cette enveloppe datée du 19 septembre 1973 m’a intrigué. Elle était signée par une certaine Evelyne J. Parks, Capitaine dans le 40ème escadron d’évacuation aéromédicale (aéroportée).



Je vous propose donc le résultat de mes recherches qui je l’espère vous intéresseront.

Comme quoi… une simple enveloppe peut être pleine de surprises et d’intérêt.


C’est au début des années 1970 avec le lancement du programme navette spatiale et l’ouverture aux vols spatiaux aux scientifiques et surtout aux femmes, que la NASA décide de mettre en place des études sur l’adaptation du corps féminin à l’apesanteur (sic) - il n’existait à l’époque que des études sur des sujets masculins.

Ce sont les Dr Harold Sandler, chef de la division de recherche biomédicale du Ames Research Center, et le Dr David Winter, directeur du département Science Life au siège de la NASA qui décidèrent d’avoir plus d’informations en lançant ces premières études. Et la première d’entre elle sera une étude d’alitement afin de simuler les effets de l’apesanteur sur le corps humain.

Le Dr William F. Winter, directeur de la recherche médicale au Dryden Research Center, émet l’idée de prendre des infirmières militaires comme volontaires pour cette étude. Et se sera des infirmières de l’US Air Force qui les feront. Ce sera une étude conjointe NASA-USAF. Le groupe sera composé de 12 infirmières.

La Brigadier-General Claire Marie Garrecht, qui était la Command Nurse pour le Tactical Air Command à la base aérienne de Langley a été si enthousiaste de ce projet d’étude qu’elle fournit deux infirmières de son staff.
Et c’est la Major Dixie Lee Childs de la base aérienne d’Hamilton qui recruta les 10 autres infirmières, qui étaient toutes des officiers de l’Air Force Réserve dans la région de San Francisco.

Voici la liste des douze volontaires :

1st Lt Felicia M. Benton (65th Medical Evacuation Squadron, Travis AFB / Réserve)
1st Lt Frances F. ‘’Fran’’ Cappa (40th Aerospace Medical Evacuation Squadron, McChord AFB / Réserve)
Capt Sylvia K. DeJong (65th Medical Evacuation Squadron, Travis AFB / Réserve)
Capt Carrol Lee French (40th Aerospace Medical Evacuation Squadron, McChord AFB / Réserve)
1st Lt Marina Van De Graaff-Hammerstram (40th Aerospace Medical Evacuation Squadron, McChord AFB / Réserve)
1st Lt Judith A. Keeton (68th Aerospace Medical Evacuation Squadron, Norton AFB / Réserve)
1st Lt Bonnie L. Kultgen (68th Aerospace Medical Evacuation Squadron, Norton AFB / Réserve)
2nd Lt Marsha R. Pack (40th Aerospace Medical Evacuation Squadron, McChord AFB / Réserve)
Capt. Evelyn Jean Parks, 32 ans (40th Aerospace Medical Evacuation Squadron, McChord AFB / Réserve)
Kathleen ‘’Kathy’’ Queiser (Cannon AFB / service actif)
1st Lt Lorraine Clare ‘’Lorri’’ Schoen, 25 ans (65th Medical Evacuation Squadron, Travis AFB / Réserve)
Capt Lucinda ‘’Lucy’’ Zimmer (Little Rock AFB / Service actif)


(3ème rang : DeJong, Keelon, Pack, Zimmer, Queiser
2ème rang : Parks, French, Benton, Schoen
1er rang : Van de Graaf, Kultgen, Cappa)

Les douze infirmières militaires étaient âgées de 23 à 34 ans et elles avaient toutes passées une première sélection physique et psychologique. Elles avaient aussi accepté des examens médicaux et gynécologiques avant et après cette étude.

Trois mois avant le début, elles ont toutes arrêté leur contraception orale afin de ne pas fausser les mesures biomédicales prises durant l’étude. Durant l’étude, elles portent également une ceinture biomédicale qui indique leur température et le rythme cardiaque.

L’étude va durer presque 5 semaines, du 19 septembre au 23 octobre 1973 au NASA Ames Research Center. Les douze femmes sont isolées à l’Human Research Facility où l’environnement, la température et l’exposition à la lumière du jour sont étroitement contrôlés et surveillés.

Les deux premières semaines, connues sous le nom de Période de Contrôle, sont passées à des tests de tolérance à l’accélération (centrifugeuse), au LBNP (Lower Body Negative Pressure) et au vélo ergonomique (type Collins). Cela permet de faire une première base de données pour les comparer ensuite.


(utilisation du LBNP)

Les huit infirmières qui ont obtenu les meilleurs résultats aux tests de la centrifugeuse et du LBNP sont sélectionnées pour être alitées pendant 17 jours et seront ‘’répertoriées’’ de A à H (les noms seront cachés). Elles devaient rester dans la position horizontale en bougeant le moins possible, et en effectuant les gestes de la vie quotidienne toujours dans cette position.
Les quatre autres infirmières étaient ‘’répertoriées’’ de I à L, et effectuaient de façon normale les mêmes tests que leurs collègues alitées afin d’avoir des comparaisons.



Le dernier jour de l’alitement, toutes les infirmières refirent les tests de centrifugeuses, de LBNP et du vélo ergonomique.

La dernière partie de l’étude est une phase de 5 jours de récupération. Pendant le 3ème jour, les infirmières recommencent une séance de centrifugeuse et au 5ème et dernier jour, ce sera une dernière séance de vélo ergonomique.
Puis un nouveau test de LBNP a lieu 5 jours après la fin de l’étude et un autre test a lieu 90 jours plus tard.

La comparaison entre les hommes et les femmes montrent beaucoup de points similaires et permettent de déterminer qu’il n’y aura pas de différence pour l’organisme d’un homme ou d’une femme dans l’espace. Et que toutes les mesures pour atténuer les effets d’une apesanteur prolongée sont valables pour les deux sexes. La voie aux femmes dans l’espace est ouverte aux Etats-Unis.


(Extrait du The Missiler - voir les sources ci-dessous)



Crédit : Stéphane Sebile / Spacemen1969
             Space Quotes – Souvenirs d’espace

Sources :

22 septembre 1973 : NASA begins studies to learn suitability of women in space
(New York Times 61:6)

10 octobre 1973 : Nurse start space tests (Air Force Time 34 : 21)
2 novembre 1973 : The Missiler (journal interne de la Patrick Air Force Base) n° 42
9 novembre 1973 : Astrogram (journal interne du Ames Center) Vol 16 n° 2
23 novembre 1973 : Roundup (journal interne du JSC) Vol 12 n° 23
Avril 1974 : Are women physically and mentally suited for space travel ? par Lorraine Schoen qui était une des volontaires (Air Reservist 25 pages 6-7)

Journaux locaux

The Kokomo Tribune Indiana page 3 du 24 octobre 1973
Idaho State Journal from Pocatello page 26 du 24 octobre 1973
Odgen-Standard Examiner Utah page 28 14 novembre 1973
Odgen-Standard Examinier Utah page 15 23 octobre 1973

mardi 4 septembre 2018

Un Jour - Un Objet Spatial / N° 100 - Combinaison Sokol KV-2


Un Jour – Un Objet Spatial
N° 100 / 4 septembre 2018

Combinaison spatiale Sokol KV-2


Article spécialement publié pour la rubrique Un Jour – Un Objet Spatial que vous pouvez retrouver en cliquant ici :


Je ne vais pas entrer dans le détail de l’histoire des combinaisons russes, d’autres sites le feront mieux que moi, mais un petit aperçu historique jusqu’à la combinaison qui nous intéresse aujourd’hui : la Sokol KV-2.

Lors des cinq premières missions Vostok (1 à 5), les cosmonautes ont utilisé la combinaison SK-1 (pour Skafandr Kosmicheskiy = scaphandre spatial) conçu par NPP Zvesda. Elle avait été développée à l’origine spécifiquement pour Youri Gagarine qui l’inaugura dans l’espace, et, ayant donné entière satisfaction, elle servie pour les cinq autres missions Vostok.
Pour Valentina Terechkova et son vol Vostok 6, c’est toujours une SK-1 qui a été utilisée mais elle avait été modifiée pour un cosmonaute féminin – elle prit le nom de SK-2.
Le poids de la SK-1 / SK-2 était de 20 kilos.

On se rappelle tous que l’équipage de Voskhod 1 (octobre 1964) ne portait pas de combinaison spatiale du fait de l’exiguïté de la capsule.

Pour Voskhod 2 (mars 1965) qui voit Alexeï Leonov devenir le premier homme à marcher dans l’espace, NPP Zvesda développe une version spéciale à partir de la SK-1 : ce sera la Berkut (Aigle royal). Elle possédait un sac dans le dos avec une réserve d’oxygène d’environ 45 minutes et les mouvements avec cette combinaison étaient très restreints (Leonov s’en souvient encore !).
Son poids était de 41 kilos (20 kg de combinaison et 21 kg de sac à dos).

En janvier 1969, Soyouz 4 et Soyouz 5 sont lancées ensembles. Les équipages doivent procéder à un échange de vaisseaux et pour ce faire, ils effectuent une sortie extravéhiculaire en utilisant une nouvelle combinaison tirée de la Berkut : c’est la combinaison Yastreb (Epervier).
Elle ne pouvait être mise qu’une fois en orbite dans le module orbital de la capsule Soyouz.
Elle ne servit que lors de cette mission. Son poids était également de 41 kg comme la Berkut.

Les russes avaient pris l’habitude d’envoyer les équipages dans l’espace sans combinaison spatiale pour les phases de décollage et d’atterrissage.
Mais en juin 1971, lors du retour sur Terre de Soyouz 11, une valve s’ouvre accidentellement à bord de la capsule et expulse l’air – les trois cosmonautes meurent asphyxiés car ils ne portaient aucune combinaison qui aurait pu pallier à ce problème.

A partir de là, les autorités russes exigent que tout cosmonaute qui part dans l’espace et qui en revient, soit équiper d’une combinaison spatiale protectrice en cas d’urgence comme une fuite d’air, une dépressurisation.

La société NPP Zvesda va donc développer la désormais célèbre combinaison Sokol (Faucon). A partir de 1973 et le vol de Soyouz 12, tous les équipages sont équipés d’une combinaison spatiale.

Cela a d’abord été une Sokol-K (K comme Kosmos = espace) qui a servi de Soyouz 12 (1973) à Soyouz 40 (1981). L’ouverture se faisait verticalement par le devant.
Le poids avait été considérablement allégé puisqu’elle ne pesait que 12 kilos.

Un modèle, le KV, avait été aussi développé avec une combinaison en 2 parties distinctes qui s’accrochaient ensemble par une fermeture éclair. Mais cela n’a pas été jugé assez fiable et ce dernier a été abandonné pour le modèle KV-2.

Puis à partir de Soyouz T-2 (juin 1980), a été utilisée la dernière version de la Sokol K, la célèbre KV-2 qui est encore en service de nos jours.
Elle se distingue de la Sokol K par une ouverture en V qui est plus rapide, par des fermetures éclairs qui remplacent les lacets, par un casque à vision plus élargie, par le déplacement de la valve de surpression de l’abdomen gauche au centre de la poitrine pour être atteint des deux mains. Par des gants amovibles à attache rapide et surtout par le remplacement de la couche de pression en caoutchouc par du kapron caoutchouté ce qui a permis un gain de poids important.
La KV-2 ne pèse que 10 kilos.

Pour une explication plus détaillée du fonctionnement de la Sokol KV-2, je vous propose de le voir sur le site de mon camarade Nicolas en cliquant ici :
http://www.kosmonavtika.com/vaisseaux/sokol/tech/kv-2/kv-2.html

Voici donc l’objet n° 0100 de cette rubrique Un Jour – Un Objet Spatial

La combinaison est une combinaison complète qui n’a pas volé dans l’espace – elle a servi à l’entrainement au sol et en mer. Au vu des patchs qui sont cousus à même la combinaison, on peut datée celle-ci entre 1993 et 1999 et que c’était pour le programme MIR.


Elle possède le ‘’joint de survie’’ à l’intérieur ainsi que tous les branchements intérieurs et extérieurs.

Le but de cette acquisition est de pouvoir permettre à un maximum de gens de voir et de toucher une combinaison spatiale – c’est pour cela que je la loue, la prête pour des tournages de films, de publicités, pour des expositions, des conférences, et surtout des présentations dans les écoles où elle a un énorme succès auprès des élèves.

(Community Day de l'Association of Space Explorer en octobre 2017 avec la Sokol)

La Sokol possède deux couches : une extérieure et une intérieure.

Celle extérieure est en fibre de polytéréphtalate d’éthylène (PET) qu’on appelle aussi la ‘’couche structurelle’’.
 C’est cette couche qui permet de garder la forme du scaphandre (en pression ou non) et qui protège la deuxième couche, celle intérieure. Dans la partie inférieure, elle permet au cosmonautes de faire leur besoin au cas sans avoir à la quitter grâce à une ouverture qui se rabat avec des velcros et qui se ferme avec des lacets (faut pas avoir une envie ultra pressante). Deux lanières transversales renforcent les épaules en s’attachant au-dessus de la valve de surpression et une lanière horizontale renforce la taille.



La deuxième couche est dite d’étanchéité. Elle est à l’intérieur de la première couche et elle est faite en kapron (ou nylon 6). Elle est parcourue par de petits tuyaux qui permettent la ventilation de l’air (raccordée au système de ventilation portable PVU que je ne possède pas. Pas encore !) ou de l’oxygène uniquement en cas de secours.

Le casque est intégré à la combinaison et offre un large champ de vision. Il se ferme grâce à une sorte de deux verrous qui assurent une étanchéité totale. Bien sûr, le cosmonaute porte également sur sa tête un autre petit casque, le ChL-10 avec les deux micros et oreillettes haut parleur qui permet bien sûr de rester en contact avec le sol (qui fera l'objet d'un autre n°).

La Sokol possède deux gants amovibles (appelés gants GP-7A) qui se verrouillent sur les anneaux des bras de la combinaison.


Qui dit combinaison sous pression dit bien sûr surveillance de la pression grâce à un manomètre (UDiS-K) qui se trouve sur le bras gauche juste au dessus du poignet.


Le régulateur de pression (appelé RDSP-3M-01) est positionné sur la poitrine au centre de façon à pouvoir être manipulé des deux mains. Il permet, en cas de décompression de la capsule, de garder la pression d’oxygène au bon niveau à l’intérieur de la combinaison. Il permet aussi de respirer l’air extérieur quand le casque est fermé notamment lors des phases de décollage et d’atterrissage, et il pourra être mis en mode secours en cas de problème.
(je vous renvoie là aussi pour plus de détails à la page du site cité plus haut).


La combinaison est reliée, lorsque le cosmonaute est installé dans le Soyouz, à la capsule par deux câbles électriques qui se trouvent sur le côté droit de la Sokol. Un câble (Kh3) qui est relié au système de communication et un autre câble (Ch9) pour la transmission des données médicales. Les câbles arrivent à l’intérieur de la combinaison avec un petit boitier de liaison.

Sur le côté gauche, se trouve un gros segment qui englobe deux câbles, celui d’admission d’air et celui d’admission d’oxygène. Le câble d’admission d’air est relié au PVU (voir plus haut) et l’air sort soit par le casque ouvert soit par le régulateur de pression si le casque est fermé.


Quelques exemples de différentes manifestations 
où a été présentée cette combinaison Sokol

Exposition l'Homme et l'espace à Drancy en janvier 2017


Yuri's Night 2017 à Paris avec l'astronaute Jean-François Clervoy


Community Day de l'ASE en octobre 2017


Festival Sidération au CNES en mars 2018


Exposition Lost in Space - Galerie Sakura à Paris juin à septembre 2018

(avec Tim alias Everyday Astronaut)

(Thomas Pesquet portant un des gants de la combinaison)
(Projet Proxima de Maddy et Timothy)

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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