SPACE RELICS: Un Jour - Un Objet (presque) Spatial n° 00615 / 1969 - Livret timbre Normandie-Niémen signé par 9 pilotes

Un Jour - Un Objet (presque) Spatial n° 00615

Timbre Normandie-Niémen France - 1969

Livret spécial 1er jour signé par 9 pilotes

Le 21 octobre 1969 (1er Jour le 18), la poste française émet un timbre pour commémorer la fameuse Escadrille Normandie-Niémen (surnommée Neu-Neu).

Je ne vais pas refaire ici tout l'historique du Groupe de Chasse 3 Normandie (G.C. 3) des Forces Aériennes de la France Libre (FAFL) qui combattit en URSS entre le 28 novembre 1942 (son arrivée sur la Base d'Ivanovo) et son retour au Bourget le 20 juin 1945. Les pilotes reviennent en France avec les Yak-3 qui leur ont été offerts par Staline (mais les appareils sont confisqués par l'administration française à leur arrivée).

En juillet 1944, pour récompenser et remercier l'escadrille ainsi que le courage et le sacrifice des pilotes, Staline décide d'accoler le nom Niémen à celui de l'escadrille : Normandie-Niémen. Le Niémen est le nom d'un fleuve qui traverse la Biélorussie, la Lituanie, et la Russie (alors républiques de l'URSS).

L'Escadrille Normandie-Niémen, c'est 5 240 missions dont 869 de combat aérien, c'est 273 appareils ennemis abattus homologués (ainsi que 37 non homologués et 47 endommagés). Ce sont 42 pilotes tués ou disparus (dont 28 en combat aérien). Tous les pilotes étaient français et volontaires et ils volèrent sur avions soviétiques : Yak-1 et Yak-3.

Ce 21 octobre 969, donc, un timbre est émis pour commémorer cette Escadrille (nous sommes dans l'année des 25 ans de la Libération, et de très nombreux timbres seront émis pour commémorer des unités, escadrilles, batailles, de la Seconde guerre mondiale).

Le timbre est dessiné et gravé par l'artiste Pierre Gandon (1899-1990).

Le timbre représente deux pilotes, un français de l'Escadrille Normandie-Niémen, et un pilote soviétique se serrant la main. Avec en fond, le célèbre avion utilisé par les pilotes français le Yak-3.

Et dans le cadre, de 1942 à 1945, des lieux et noms de campagnes aériennes emblématiques.

Le timbre a été émis à 7 975 000 exemplaires et sa faciale de 0,45F équivalent au port d'une lettre normale de 20 à 50g pour la France métropolitaine.

(enveloppe signée par l'artiste Pierre Gandon)

Le document que je vous présente aujourd'hui est un peu spécial (vous trouverez le même genre de documents dans une des vitrines du Hall Normandie-Niémen 😉) : C'est en encart spécial édité pour le 1er Jour du Timbre par l'association des anciens du Normandie-Niémen.

Cet encart de 4 pages cartonnées contient en son milieu 4 autres pages, fines, dans lesquelles se trouvent un fac-similé d'un mot du Général de Gaulle de 1944, le timbre et son cachet 1er Jour, différents décrets de citations dont celui de l'Ordre de la Libération, et un historique de l'Escadrille. Cet encart est entouré d'un ruban bleu-blanc-rouge. Et il porte également le cachet spécial G.C. 3.

Mais ce qui fait tout l'intérêt historique de ce rare document est qu'il est signé par 9 pilotes du Normandie-Niémen :

- Lieutenant Pierre Bléton (1919-1996) : 4 victoires homologuées et 3 en collaboration

Arrivé au G.C. 3 le 17 octobre 1944. Il est abattu en janvier 1945, fait prisonnier et s'évade

Quitte l'armée en 1967 avec le grade de lieutenant-colonel

- Capitaine Léon Cuffaut (1911-2002) : 5 victoires homologuées, 8 en collaboration et 2 probables

Arrivé au G.C. 3 le 22 décembre 1943. Abattu le 27 octobre 1944

1 010 missions de guerre - Quitte l'armée en 1962 avec le grade de général

- Lieutenant Joseph Risso (1920-2005) : 5 victoires homologuées, 6 en collaboration et 4 probables

Arrivé au G.C. 3 le 28 novembre 1942 (jusqu'au 12 décembre 1944)

205 missions de guerre - quitte l'armée en 1970 avec le grade de général

- Sous-lieutenant Maurice Guido (1915-1983) : 4 victoires en collaboration

Arrivé au G.C. 3 le 17 octobre 1944 (jusqu'au 8 mai 1945) - abattu le 20 décembre 1944

Il fait partie des pilotes qui se posent au Bourget le 20 juin 1945

Il a été chef de la Patrouille d'Etampes 1945-1950 (avant qu'elle ne devienne Patrouille de France en 1953)

- Sous-lieutenant Pierre Lorillon (1918-2013) : 5 victoires homologuées et 3 en collaboration

Arrivé au G.C. 3 le 8 mai 1944 (jusqu'au 8 mai 1945) - abattu le 17 octobre 1944

Il fait partie des pilotes qui se posent au Bourget le 20 juin 1945

Quitte l'armée en 1969 avec le grade de commandant

- Capitaine Emmanuel Brihaye (1913-2004) : 1 victoire en collaboration

Arrivé au G.C. 3 le 26 janvier 1944 (jusqu'au 12 décembre 1944)

De 1947 à 1967, il est chef pilote d'essais de la SNECMA

- Capitaine Gaston de Saint-Marceaux (1914-1986) : 1 victoire en collaboration

Arrivé au G.C. 3 le 7 janvier 1944 (jusqu'au 8 mai 1945)

Il fait partie des pilotes qui se posent au Bourget le 20 juin 1945

Quitte l'armée en 1965 avec le grade de général de brigade

- Aspirant Jacques Bagnères (1916-1981)

Arrive au G.C. 3 le 6 février 1944 (jusqu'au 30 octobre 1944)

- Commandant Pierre Matras (1914-1998) : 4 victoires homologuées et 5 en collaboration

Arrivée au G.C. 3 le 8 mai 1944 - il en prend le commandement jusqu'en 1946

Il dirige l'Escadrille qui se pose au Bourget le 20 juin 1945

Il quitte l'armée en 1969 avec le grade de général

Le Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget possède depuis 2015 un Hall spécifique dédié à l'Escadrille Normandie-Niémen avec notamment un Yak-3 en exposition.

Devant le Musée, un monument commémore le Normandie-Niémen, avec deux pilotes, un français et u soviétique. Le monument a été déplacé en 2019 (ici, en 2013, 2015, 2019 et 2023).

- article de mai 2015

- article de mai 2019