Ce n'est pas la première fois que je vous présente un disque d'actualité(s). Ces disques vinyles ou souples (les fameux flexi disc étaient très fréquents dès la fin des années 1950 jusqu'au début des années 1970 (voir mes autres objets).
Les flexi disque-disc) étaient donc des disques souples fabriqués avec du plastique, ici de couleur blanche. Ce procédé de fabrication, différent du disque vinyle traditionnel, sous sa forme standard, a été inventé par la société américaine Eva-stone Soundsheet fin des années 1950- début des années 1960 (des disques souples existaient avant mais à usage spécifique et de forme aussi spécifiques).
Eva-stone Soundsheet l'a popularisé sous une forme standard, 18 cm qui correspondait au standard 45T de l'époque, mais avec 3 types de vitesse différentes (78T, 45T, 33T). Mais il fallait un support plat supplémentaires pour lire ce genre de disque sur les tourne-disques (et oui, on disait comme ça à l'époque 😁) - de nos jours, les platines actuelles n'ont pas ce support plat, l'astuce est de le poser sur un autre disque, en vinyle 😉
De plus, la fabrication en plastique souple, outre le fait de pouvoir avoir les 3 vitesses en un même format, était moins onéreux et plus facile à presser que les disques traditionnels en vinyle, ce qui permettait des tirages de masse. Mais paradoxalement, son usage fut plutôt limité à des usages commerciaux, promotionnels, ou pour des magazines (reportages, actualités, etc...).
Dans les années 1980, McDonald's en fit le cadeau d'un de son menu pour enfants, et plus de 80 millions de disques souples ont été vendus.
Revenons à notre Sonorama
La revue Sonorama était très célèbre à cette époque pour la production sonore d'actualités et elle était mensuelle. Elle a été créée en 1958, son n° 1 sorti en octobre 1958 (avec une partie consacrée à B.B), et fonctionnera jusqu'en 1962.
Parmi les fondateurs de la revue, il y a le journaliste et publicitaire Louis Merlin (1901-1976) ainsi que sa femme. Il contribua à fonder Télé Monte-Carlo et Europe 1 en 1954 et 1955 et fut Président d'Hachette. On retrouve aussi Ithier de Roquemaurel (1914-1996), autre co-fondateur d'Europe 1, gérant du magazine Télé-7 jours et qui dirigea Hachette à la suite de Louis Merlin. Et le producteur Cl. Claude-Maxe, qui contribua à l'essor des actualités sonores en Frances.
Sonorama était éditée par la maison de production Sonopresse (c'est elle qui produisit les chanteurs Danyel Guichard, Mike Brant, Dalida, Les Compagnons de la Chanson, Nicole Croisille, Françoise Hardy par exemple). Sonopresse fournissait elle-même les documents sonores, avec Europe 1 dont certains des animateurs vedettes participaient comme Pierre Bellemare, Max Favalelli, ou des personnalités comme Jean Cocteau, Louise de Vilmorin.
Autant dire que cette revue se voulait ''un poids lourd'' dans le domaine.
La revue avait une quinzaine de pages environ illustrées en couleur et possédait en moyenne 6 disques souples incorporés dans la revue qui avait le format d'une pochette de 45 tours. De plus, la revue et les disques étaient attachés (oui, reliés n'est pas vraiment le mot) par des sortes d'anneaux plats en plastique, permettant ainsi de conserver l'ensemble uni et d'écouter facilement les disques (voir photos et vidéos ci-dessous).
Spécialisée donc dans la production d'actualités, en tout genre, racontée sur ces disques souples, la revue abordait des thèmes (de) politique nationale et internationale, beaucoup de show-bizz (notamment chanteurs, chanteuses, acteurs, actrices français à la mode avec des ''potins''.
Chaque disque correspondait à une thématique particulière dont les sujets étaient indiqués sur les couvertures cartonnées, très en couleurs (et tape à l'oeil volontairement).
A sa parution en octobre 1958, le n° 1 valait 500 F, puis le prix à changé, où comme avec notre ° 30, il en coûtait 10NF pour l'obtenir (NF=Nouveau Franc entré en janvier 1960).
Au début, il y avait 6 disques, puis à partir de mai 1961, il y en a eu 8, ce qui explique l'augmentation de 5NF à 10 NF.
Mais le coût de la revue étant trop cher pour le public, celle-ci dû s'arrêter en juillet 1962 avec le n° 42.
Notre numéro
Le n° 30 de mai 1961 est aussi le 1er numéro contenant 8 disques, c'est l'actualité croissante qui obligea la rédaction à ce choix, ici, le Putsch des Généraux du 21 avril 1961, reléguant le vol de Gagarine au ''second plan''.
La couverture montre l'actrice Romy Schneider, dans le rôle d'Annabella, soeur incestueuse de Giovanni (joué par Alain Delon) dans la pièce ''Dommage qu'elle soit une putain'', tragédie britannique de John Ford publiée en 1633 (une des pièces les plus controversées du théâtre britannique)...
Cette pièce jouée par les, alors, deux jeunes acteurs en train de devenir vedettes, a été réalisée par Luchiano Visconti et a été jouée au Théâtre de Paris début 1961.
Le disque 6 nous permet d'entendre Alain Delon et Romy Schneider.
Les disques 1, 2, 3 sont consacrés aux événements d'Alger - la couverture précise d'ailleurs Spécial Alger, et la nouvelle formule à 8 disques (avec explication relatif à ce choix à l'intérieur. Nous pouvons entendre les bulletins d'actualités radiophoniques de l'époque, certains discours dont celui du Général de Gaulle, etc...
La quatrième de couverture est illustrée par les événements d'Alger.
Le disque 4 est celui consacré au vol de Youri Gagarine - je vous ai fais une copie vidéo et sonore de ce disque ci-dessous.
Le disque 5 est consacré à Edith Piaf lance Charles Dumont.
Le disque 7 révèle un nouveau rythme brésilien : le Catete.
Le disque 8 concernent les airs du mois présentés par Roger Pierre et Jean-Marc Thibaut.
Les Sonorama se trouvent (encore) assez facilement et à un prix très raisonnables. N'hésitez à opter pour un exemplaire en bon état.
Carte ayant volé dans l'espace et à bord lors de ce vol
Voici un objet très intéressant : il s'agit d'une carte-photo emmenée à bord de SpaceShipOne lors du 2ème vol X-Prize du 4 octobre 2004 piloté par Brian Binnie (1953-2022).
Je ne vais pas revenir sur l'épopée de SpaceShipOne, j'en ai fait un article spécial en 2012 (écrit avec l'aide du pilote Brian Binnie qui a effectué ce 2ème vol X-Prize) :
Lors des 3 vols spatiaux de SpaceShipOne, 21 juin 2003 avec Mike Melvill, et les deux vols X-Prize du 29 septembre avec Mike Melvill et du 4 octobre 2004 avec Brian Binnie, plusieurs objets et souvenirs ont volé à bord de l'appareil et sont donc allés dans l'espace.
Et parmi ces souvenirs, des objets philatéliques.
En 2020, Brian Binnie publie un livre passionnant sur le programme SpaceShipOne :
The Magic and Menace of SpaceShipOne.
Ce livre de 196 pages abondamment illustré est auto-éditée par Brian Binnie (il a appelé sa maison d'édition Black Sky), et pour les personnes qui souscrivaient directement avec lui pour l'ouvrage, Briab Binnie offrait plusieurs souvenirs (livre signé et numéoté, il n'y a que 500 ex / Photos signées) et une des cartes philatéliques qu'il a emmenées avec lui lors de ce 2ème vol X-Prize du 4 octobre 2004.
Il s'agit d'une carte spécialement imprimée par Scaled Composites (la société qui a construit SpaceShipOne). Cette carte-photo représente coté recto SpaceShipOne en vol dans l'espace lors du vol du 21 juin 2004, et au recto elle est datée du 29 septembre 2004, date du 1er vol X-Prize (effectuée par Mike Melvill). Brian Binnie a signé ce document philatélique du 1er vol X-Prize en y ajoutant l'altitude atteinte lors de ce 2ème vol X-Prize : 112 km.
m
Un certificat d'authenticité attestant que cette carte a volé est fourni et signé par Brian Binnie (certificat que je ne montre pas ici dans son intégralité, comme à chaque fois).
Voici un très beau souvenir très difficile à trouver
Dans cadre du programme Manned Flight Awaresss - MFA - devenu (courant années 1970) le SpaceFlight Awareness - SFA -, la NASA récompense les employés et les sous-traitants du programme auquel ils ont participé par plusieurs récompenses, dont des médailles spéciales ayant ici la particularité d'avoir été coulées avec du métal ayant volé à bord d'un vaisseau spatial ou même étant un morceau de ce vaisseau spatial. Cette tradition existe principalement depuis Apollo 8 et j'ai abordé plusieurs fois le sujet ici avec différentes médailles comme par exemple :
- Apollo 8 / Apollo 11 / Skylab / Apollo-Soyouz / Enterprise - ALT
A ne pas les confondre avec les médaille Winco commémorant les mission Apollo depuis une quinzaine d'années avec du métal des vaisseaux ayant été et autour de la Lune, ni d'autres types de médailles spéciales mais en dehors du programme MFA / SFA.
Voici donc la première médaille SFA du programme navette spatiale, c'était pour la 1ère mission STS-1, su 12 au 14 avril 1981.
Pour fabriquer ces médailles, du métal a été prélevé sur Columbia après son vol spatial. C'était généralement des morceaux de parties à remplacer, tels que des morceaux de bords d'attaque. La quantité prélevée et l'endroit exacte de ce prélèvement son inconnus.
Un fois prélevé, ce bout de métal est fondu avec un autre alliage (ici, il semblerait que ce soit su cuivre nickel vu la couleur bronze de la médaille), et vous placez le tout dans un moule très détaillé poutr avoir par la suite ces médailles magnifiques, en relief et ultra détaillées !
Sur une des faces, on trouve le logo de la mission accompagné de la signature de l'équipages, John Young et Robert Crippen, de la date et du nom du vaisseau. La ciselure de la gravure est très fine, très détaillée, ce qui donne un rendu en relief absolument superbe !
Sur l'autre face, il est inscrit :
Thanks for your
contribution toward
making the world's
first orbital flight of
the Space Shuttle
STS-1 possible. We
would like to have
this memento made
in part of metal taken
from the Columbia.
NASA
Cette médaille a été distribuée de plusieurs façons : dans un petit coffret (qu'il est quasi impossible de trouver), accompagnée d'une lettre et/ou certificat nominatif (là encore, difficile à trouver), ou alors seule (c'est comme ça qu'on la trouve en général).
l
Le tirage est inconnu mais certainement de plusieurs milliers voir des milliers d'exemplaires (comme pour les autres médailles MFA/SFA).
Ce genre de médaille est un objet très sympa pour une collection spatiale : il comporte des éléments ayant volé dans l'espace via la navette Colombia, il est très joli, il a une histoire, et on peut encore le trouver à un prix assez abordable.
(je ne le redirais jamais assez mais méfiez vous de prix trop bas surtout chez des professionnels de la vente (même déguisés en amateur). Sil vous propose un article à un prix très bas, c'est soit qu'il ne connaît pas son sujet (inquiétant pour un pro) soit c'est qu'il l'à lui-même déjà acheté à un prix très beau à un autre vendeur (et donc bien plus bas que ce qu'il propose).
(reprise d'un de mes articles publié sur un forum en mars 2013)
TIMBRE MARINER 10 - 1975
Le
4 avril 1975, la Poste américaine émet un timbre commémorant la mission
spatiale Mariner 10.
Le
3 novembre 1973, la dernière sonde du programme Mariner, Mariner 10, était
lancée depuis Cape Canaveral par un Atlas-Centaur : Direction Venus et Mercure.
C’est
la dernière mission d’exploration des planètes solaires intérieures (le
programme avait débuté en 1962 avec Mariner 1). Les programmes Pioneer et Voyager
lui succédera.
Mariner
10 réalise plusieurs ‘’premières’’ : Premier survol de Mercure (la deuxième
mission de survol de Mercure n’aura lieu qu’en … 2008 avec Messenger), première
utilisation de l’assistance gravitationnelle et première utilisation du
principe de voile solaire (suite à un problème de panneaux solaires, on utilisa
la pression des photons sur ces mêmes panneaux pour l’orienter).
A
l’origine, Mariner 10 ne devait survoler que Venus mais les ingénieurs dont un
certain Guiseppe Bepi-Colombo, grâce à une légère modification de trajectoire,
en profitèrent aussi pour lancer Mariner 10 vers Mercure.
La
sonde est construite par Boeing. Elle pèse 533 kg et emporte 29 kg d’hydrazine
pour sa propulsion et 78 kg d’instruments scientifiques.
Le
5 février 1974, Mariner 10 survole Vénus à une altitude de 5 794 km, puis se
dirige vers Mercure.
Elle
effectuera 3 survols de Mercure :
-
1er survol le 29 mars 1974 à 703 km d’altitude (ce qui permet de découvrir un
champ magnétique insoupçonné). Plus de 2 300 photos seront prises
-
2ème survol le 21 septembre 1974 à une altitude de plus de 48 000 km, ce qui
permet de cartographier environ 45% de sa surface. 750 photos environ seront
prises
-
3ème survol le 16 mars 1975 à 327 km d’altitude pour étudier le champ
magnétique. Plus de 450 photos seront prises.
Le
25 mars 1975, il n’y a plus de carburant. Les scientifiques décident d’arrêter
l’exploitation de Mariner 10. A ce jour, Mariner 10 orbite toujours autour du
soleil.
La
contribution de Mariner 10 à l’avancée de nos connaissances des planètes dites
intérieures a été très importante.45%
de la surface de Mercure cartographiée (elle présentait la même face lors des 3
survols), champ magnétique de Mercure découvert, 3 500 photos de la surface de
Mercure, et plus de 8 000 de la surface de Venus.
C’est
donc, à peine quelques jours après la fin officielle de la mission, qu’un
timbre commémoratif est émis.
La
valeur faciale est de 10c ce qui équivaut au port d’une lettre simple sur le
territoire américain à l’époque.
Il
est imprimé à 158 millions d’exemplaires sur presse spéciale Giori (à cause des
couleurs) et e présente en feuille de 50 timbres.
Il
a été fait appel à l’artiste Roy Gjerston (1925-2018) pour la réalisation de ce timbre.
En 2000, le Libéria émet une pièce de 5 dollars libériens commémorant la mission Apollo 11. Alors, attention, bien qu'émise très officiellement par le Libéria, c'est ''plus une médaille qu'une pièce'' car ces ''pièces'' commémoratives sont destinées aux collectionneurs, et on ne les retrouve jamais en circulation réelle.
Le Libéria est des pays les plus pauvres de la planète avec un salaire mensuel moyen de 65 € environ (à la 177ème place sur 193 dans le classement du développement des droits humains / aujourd'hui 1€ = 215,59 $ libériens).
Au fil des ans, la tentation pour certains pays a été (très) grande de profiter de la manne financière que pouvaient (r)apporter les collectionneurs, principalement de timbres et de monnaies, ce qui explique l'importance des émissions philatéliques et numismatiques de certaines administrations, qui sont considérées comme abusives, bien que parfaitement légales, même si aucun habitant desdits pays n'a jamais utilisé ''en vrai'' ces émissions, ni vu une amélioration de sa vie quotidienne grâce à cette manne financière.
Voici donc cette pièce qui est un parfait exemple de ces pratiques.
La pièce est en cupro-nickel (ce qui lui donne une allure argentée) et le tirage annoncé est de 20 000 exemplaires (les tirages ''faibles'' sont une façon d'attirer les collectionneurs) : les habitants du Libéria en 2000 étaient un peu moins de 4 millions (contre 5,5 millions aujourd'hui).
Le diamètre est de 40,3 mm pour un poids de 26,92 g.
Sur le revers (côté pile), on y voit les armoiries du Libéria avec sa devise The Love of Liberty Brought Us Here, l'année et la valeur faciale de la pièce.
Sur l'avers (côté face), on peut y lire l'inscription First Man on the Moon avec un astronaute sur le sol lunaire, drapeau américain déployé MAIS, il y a toujours un mais pour ces émissions abusives, il y a très très souvent un détail, une erreur, qui saute aux yeux !
Ici, c'est l'astronaute sur la Lune... et oui, vous aurez remarqué que ce n'est pas un Moonwalker tel qu'on le représente souvent lorsqu'il s'agit d'une mission Apollo (ou d'une représentation de Buzz Aldrin pour Apollo 11)...
L'artiste a juste repris une photo célèbre de l'astronaute Mark Lee lors d'une EVA pendant la mission STS-64, plus exactement le 16 septembre 1994, lors de l'utilisation du SAFER (dispositif de secours d'urgence pour une EVA qui était testé pour la première fois).
La preuve 😉
On peut collectionner bien sûr ce genre d'objets mais il faut savoir exactement à quoi on a affaire, et après c'est à l'appréciation de chacun de se faire son propre choix de les collectionner ou pas.
Malgré son faible tirage, les prix sont encore abordables mais ils peuvent énormément variés en fonction de l'état de la pièce.
Pour
faire suite à l'objet d'hier (enveloppe lancement Diamant et Satellite A1 / reprise
de l’objet n° 0065), voici une enveloppe 1er Jour commémorant ce lancement et
émis par la Poste française sous forme de diptyque le 30 novembre 1965, soit 4
jours seulement après l'événement. Diptyque
créé et gravé par l'artiste Claude Durrens.
Pour
aujourd'hui, ce qui fait l'originalité de cette enveloppe, est qu'elle est
signée par 5 des responsables du programme Diamant / Satellite A1 de l'époque : -
Jacques Blamont (1926 - 2020), responsable du programme au CNES -
Jean-Charles Poggi (1932 - 2016), responsable Diamant -
Jean-Pierre Causse (1926 - 2018), responsable division satellites au
CNES -
Pierre Quétard, fondateur division Espace chez Matra -
Marius Le Fèvre (1932-), ancien officier au CIEES (voir l'objet d'hier)
lors du lancement
L’occasion
s’est présenté le 17 février 2017, au siège du CNES, lors d’un colloque pour
célébrer les 50 ans du lancement du 1er satellite français :
https://spacemen1969.blogspot.com/2016/02/colloque-1965-1966-la-france-3eme.html Cela
en fait donc une belle enveloppe historique ! Comme
je l'ai déjà indiqué, ne négligez surtout pas la présentation pour les belles
pièces, et lorsqu'il s'agit d'un objet multi-signé, si vous le pouvez,
immortalisez les dédicaces lorsqu'elles sont en train d'être faites (cela
renforce l'authenticité bien sûr mais renforce aussi l'histoire de la pièce en
question). Sur ma présentation, j'ai inclus les photos des 5 responsables en
train de signer l'enveloppe.
26 novembre 1965 : Lancement
Diamant et satellite A1
Enveloppe Colomb-Béchar /
Hammaguir
Voici une des pièces
''maîtresses'' de l'astrophilatélie, à savoir une enveloppe postée le
jour-même, à l'heure même et surtout à l'endroit même d'où a été lancé le
premier satellite français, le fameux A1 - Astérix, le 26 novembre 1965 depuis
la base d'Hammaguir. Je ne vais pas revenir sur ce
lancement, je vous laisse vous replongez dans cette aventure à l'occasion de
mon article sur les 50 ans du premier satellite français : https://spacemen1969.blogspot.com/2016/02/colloque-1965-1966-la-france-3eme.html
L'enveloppe a donc été postée
le jour même du lancement et le cachet indique 15h, ce qui est à quelques minutes
près l'heure du lancement. Ce cachet est celui du bureau
de poste de Colomb-Béchar dont dépend Hammaguir. Hammaguir possède aussi un
bureau de poste et un cachet mais à cette heure-là, il était fermé justement
pour cause de lancement. On distingue les deux cachets par le fait que Colomb-Béchar
possède une étoile et Hammaguir deux.
Le cachet est un cachet Poste
aux Armées comme il était d'usage alors sans indication de lieu précis. Rappelons que Colomb-Béchar
est une ''enclave'' française sur le territoire de la nouvelle Algérie
indépendante. Normalement sur ce type de cachet, il y a également trois
chiffres qui indique le lieu mais pour des raisons de ''confidentialité'', les
sites militaires au Sahara en étaient dépourvus. L'enveloppe, plus exactement,
l'illustration de l'enveloppe, permet de certifier avec exactitude l'origine de
celle-ci. En effet, c'est le logo du CIEES (Centre Interarmées d'Essais
d'Engins Spéciaux) qui est ici représenté, ce qui est une véritable rareté. Le
logo est en plus en relief. Le CEES (Centre d'Essais
d'Engins Spéciaux) a été créé en 1947 à Colomb-Béchar en Algérie, alors
française, sous l'égide de l'Armée de Terre, puis devient le CIEES en 1948 sous
la responsabilité de l'Armée de l'Air. Colomb-Béchar et tous les sites du Sahara
étaient commandés par un officier supérieur de l'Armée de l'Air. Son rôle premier a été d'abord
l'étude des engins balistiques et des missiles ainsi que la poursuite des
études et recherches en matière de fusées, notamment sur les fusées allemandes.
Puis il est devenu un centre de recherche sur les missiles balistiques pour la
force de dissuasion nucléaire nouvellement mise en oeuvre par le Général de Gaulle à son arrivée au pouvoir en 1958. Il y avait deux blocs : - B0 pour les missiles - B1 pour les fusées puis il y eu le bloc B2 qui
lui fût construit à 120 km de là, à Hammaguir. Un des officiers généraux qui
commanda le CIEES a été le Général d'Aubinière entre 1957 à 1962. Il devient le
premier directeur du CNES en février 1962. Les documents philatéliques
tels que celui-ci sont de vrais rareté, et comme je le disais plus haut, une
des pièces majeures de l’astrophillatélie (et pas que l'astrophilatélie française). La présentation de vos
documents philatéliques est aussi importante. Elle met en valeur la pièce
montrée mais aussi, dans l'éventualité d'une vente, elle va trouver sa ''juste
valeur'' (dans tous les sens du terme) ainsi présentée plutôt que dans une boite
sans aucune indication ou information.