vendredi 28 octobre 2022

Un Jour - Un Objet Spatial n° 00554 / Satellite Pamplemousse - Etiquette fromage fin des années 1950

 
Un Jour - Un Objet Spatial n° 00554
Satellite Pamplemouse - Etiquette fromage fin 1950
(Série Fromages 2)

Pour faire suite à l'objet n° 00553 (voir ICI) consacré à l'étiquette de fromage Spoutnik, voici l'article sur la riposte explosive américaine au Spoutnik 😁 : Pamplemousse !

Comme j'ai déjà expliqué beaucoup de chose la fois précédente, permettez-moi de ne pas me répéter 😉

Concentrons-nous sur Pamplemousse fabriqué en Indre-et-Loire (37), à la coopérative laitière de la région lochoise située à Verneuil-sur-Indre (code laiterie 37H).

La coopérative laitière de la région lochoise, qui s'appelle aujourd'hui Coopérative Touraine-Berry, a été fondée en 1909 par Maître Leroux alors maire de Loches, et réunissait à l'époque 236 adhérents avec 1 200 vaches - aujourd'hui, ce sont 130 fermes qui fournissent annuellement 62 millions de litres de lait de vache et 4 millions de litres de lait de chèvre.

L'activité première de la coopérative, hier comme aujourd'hui, est la production de beurre (de nombreuses récompenses à différents concours agricoles).

Là non plus, je n'ai pas trouver beaucoup d'information sur ce fromage, qui, mais je le présume, vu son nom, a dû voir le jour à partir de fin 1957, et plus probablement à partir de 1958.
Pamplemousse était le surnom donné au premier satellite, enfin ce qui aurait dû être le 1er satellite américain, en réponse à l'envoi de Spoutnik le 4 octobre 1957.
En effet, le 6 décembre 1957, le satellite Vanguard TV-3, petite boule de métal de 16,3 cm de diamètre et de 1,5 kg (d'où son surnom de Pamplemousse donné par Nikita Khroutchev) s'apprête à décoller au sommet d'un lanceur Vanguard SLV devant des millions de téléspectateurs américains. Mais, à peine deux secondes après l'allumage des moteurs du 1er étage et à environ 1,20 m du sol, le lanceur bascule et s'écrase, envoyant rouler Pamplemousse au sol devant des millions d'yeux médusés.

Un deuxième satellite Vanguard TV-3BU (réplique exacte du précédent) échoue aussi à se mettre en orbite en février 1958. Un troisième, Vanguard 1, est lancé avec succès le 17 mars 1958, et ce surnom de Pamplemousse est toujours utilisé, et ça le restera pour des satellites de très petite taille. D'où ma supposition de l'année 1958 pour l'inspiration de cette étiquette de fromage.

Pour en savoir plus, je me suis basé sur les renseignements que peuvent m'apporter les étiquettes que je possède (je n'ai trouvé au fil des années que ces trois types). Et on peut dire déjà, qu'il y a de fortes chances que ce fromage ait été rond et qu'il avait 40% de matières grasses.

L'étiquette jaune était certainement celle pour le fromage destiné au marché français, et c'est grâce à la troisième (à la bordure rouge) qui nous apprend quel type de fromage était le Pamplemousse : un fromage à pâte molle !
L'étiquette était semble-t-il celle pour le marché allemand (l'ex-RFA à l'époque) : franz weichkäse qui signifie donc fromage à pâte molle. Les fromages pesaient 200 grammes.
Et l'imprimeur de cette première et troisième étiquette était la fameuse imprimerie Garnaud d'Angoulême, dont je vous ai parlé dans l'objet précédent sur le fromage Spoutnik.

La deuxième étiquette, la bleue, est plus grande et le nom de la laiterie n'est pas marqué, il y a juste son code 37H (à l'époque, ce n'était pas une obligation comme je l'ai expliqué dans mon article sur le fromage Spoutnik). Il y a marqué en gros EXPORT et le nom de la Société Diprolait à Paris Cette société qui n'existe plus depuis les années 1980 était spécialisée dans le négoce importation-exportation de produits laitiers. Toutes les étiquettes que j'ai et que j'ai vues semblent très souvent n'avoir jamais été collées, et très souvent en bon état, ce qui pourrait vouloir dire qu'elles étaient glissées dans les cartons, caisses d'emballages et d'expédition (?).
L'imprimeur n'est pas le même que les deux autres étiquettes. Pour celle-ci, il s'agit de l'imprimerie Barbot et Gallon de Tours (37) qui était aussi spécialisée dans l'impression d'étiquettes de fromage.

Quoiqu'il en soit, après Spoutnik, normal de trouver Pamplemousse 😉 (en supposant bien sûr qu'il s'agisse d'une représentation d'un satellite, et non juste d'un globe terrestre 😁).

A rechercher en bon état, ce qui est encore assez facile.

Happy Collecting !

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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Un Jour - Un Objet Spatial n° 00553 / Spoutnik - Etiquette fromage fin des années 1950, début 1960


Un Jour - Un Objet Spatial n° 00553
Spoutnik - Etiquette fromage fin 1950, début 1960
(Série Fromages 1)

Aussi étonnant que cela paraisse, le thème spatial a été abordé (je ne dirais pas souvent, mais quelques fois quand même) pour servir d'illustrations à des boîtes ou emballages de fromages (ou autres produits de laiterie). Les étiquettes utilisées pour les fromages, quoique fragiles, sont celles qui sont le plus collectionnées parmi les objets liés à la nourriture, à la laiterie, à la ferme, etc... Elles sont petites, attrayantes par leurs illustrations, et il faut bien l'avouer, bien plus pratiques à collectionner que boîte entière de fromage ou une brique de lait 😁(même s'il y a des collectionneurs de ce type).

Les collectionneurs d'étiquettes de fromages sont de tyrosémiophiles (ou tyrosémiophilstes).

A la fin des années 1950 et dans les années 1960, le thème spatial était très à la mode. Et avant de vous présenter en novembre un long article sur les étiquettes de fromages à thématique spatiale, je vais vous en présenter quelques unes individuellement - et on commence bien sûr par l'acteur principal qui a ouvert la voie à la conquête de l'espace : Spoutnik ! (le nom seulement, vous comprendrez pourquoi) 😉

Avant de développer, je n'ai pas toujours trouvé beaucoup d'informations sur les types de fromages (camembert, chèvre, etc...), ni sur les fabricants. Les produits laitiers sous une appellation spatiale ne sont restés parfois que peu de temps sur le marché, essentiellement local par des laiteries qui ne distribuaient pas leurs produits ailleurs que le périmètre local. Mais si vous avez plus d'informations sur des étiquettes de fromages que je vous présente, je serai ravi de les repartager, et de corriger mes erreurs et lacunes.

Voici donc cette(ces) splendide(s) étiquette(s) de fromage consacrées à Spoutnik, le fromage de l'avenir !

Au vu des étiquettes et de leurs formes, on peut déjà dire que le produit était présenté de deux façons apparemment : une boite carré et une boite ronde. Et qu'il y a de très fortes chances que ces produits aient eu aussi ces deux formes. De ce que j'ai pu trouver, les fromages ronds étaient vendus en Mayenne et les carrés en Charentes.

Il y a trois indications importantes sur la boîte : 40% de matières grasses, que le produit est fabriqué en Charentes en qu'il y a 16N.
Ce 16N est en fait un code qui nous permet d'identifier la laiterie. En effet, suite à un arrêté de 1954, il n'était pas obligatoire, à l'époque, d'indiquer le nom et les adresses des fabricants. Cet arrêté définit donc un code pour les laiteries. Et après un contact auprès du Musée du Camembert (que je remercie chaleureusement pour l'aide apportée pour mes différents articles à venir), j'ai pu identifier que ce produit venait de La Laiterie Coopérative de Puyréaux - Nous sommes en Charentes et, la région Poitou-Charentes est réputée pour ses produits laitiers (fromage, beurre, etc....). Il existe des coopératives laitières dans la région depuis la fin du 19ème siècle.

Je n'ai pas trouvé exactement pour quel fromage était destinée l'étiquette (chèvre ?) ni beaucoup d'informations sur la laiterie.

L'impression des étiquettes vient de l'imprimerie Henri Garnaud d'Angoulême, installée dans la ville en 1921, et extrêmement réputée pour ses impressions d'étiquettes de fromage dès 1923 (La Vache qui Rit entre autres). Plusieurs artistes ont travaillé pour cette imprimerie sur les illustrations d'étiquettes de fromage, et certains sont très connus dans le milieu des collectionneurs de fromages (Feix, Jacques Bonnot, Fabien Mika, etc...). L'illustration de ce Spoutnik n'est pas signée. L'imprimerie imprimait environ 365 millions de documents par an dans les années 1950-1960. Elle a même produit à un moment jusqu'à 75% des étiquettes de fromages en France.

Et au vu du dessin, on peut dire que c'est une représentation des vaisseaux cosmiques Spoutnik comme ils étaient montrés par les soviétiques, et non du satellite Spoutnik.
Ici, une représentation de 1961 sur un timbre de Bulgarie du vaisseau cosmique Spoutnik 5 (Belka et Strelka).

Quoiqu'il en soit, u objet joli et sympathique, qu'on trouve encore assez facilement (attention quand même à l'état).

Happy Collecting !

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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jeudi 27 octobre 2022

Un Jour - Un Objet Spatial n° 00552 / Apollo 14 - Patch Beta Cloth

 
Un Jour - Un Objet Spatial n° 00552
Apollo 14 - patch Beta Cloth

Lors du Un Jour - Un Objet Spatial n° 00130 (du 4 octobre 2018 en cliquant ICI), j'avais déjà parlé du tissu Beta Cloth en vous montrant une présentation spéciale.

Les combinaisons A7L du programme Apollo ont été conçues et fabriquées par ILC Dover tandis qu'Hamilton Standard s'occupait des PLSS (les sacs à dos avec les systèmes vie), et ces combinaisons étaient bleues !
Mais elles étaient recouvertes d'un tissu spécial, le Beta Cloth, qui lui était blanc. C'est l'image que nous avons tous lorsqu'on pense aux combinaisons Apollo : un astronaute en combinaison blanche sur la Lune.

Le Beta Cloth est un tissu spécial, ignifugé, tissé très serré à partir de fibres de silice. Il pouvait résister à des températures supérieures à 650°, largement suffisante dans l'espace et sur la Lune. Il a été exigé par la NASA après l'accident d'Apollo 1, et le retrait de tous les éléments inflammables sur la capsule Apollo, dont ceux qui étaient sur les combinaisons.
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C'est à Houston, au centre spatial Johnson Space Center (à l'époque Manned Space Center) que le Beta Cloth a été mis au point en collaboration avec les industriels Owens-Coming et DuPont, spécialistes de l'isolation thermique.

C'est donc un tissu qui recouvrait les combinaisons Apollo, et, aux endroits un peu fragiles, il a été renforcé avec des pièces métalliques à base de Chromel-R (alliage très isolant).

Le Beta Coth a servi sur Apollo, Skylab (la douche était en Beta Cloth), sur la navette spatiale (l'intérieur des baies de la soute), et même sur la Station Spatiale ou sur Curiosity.

Les patchs des missions sur les combinaisons Apollo étaient imprimés sur le tissu Beta Cloth justement pour éviter d'avoir des matériaux inflammables. Le nom des astronautes était aussi imprimé en Beta Cloth (on en parlera une autre fois).

Pour en revenir à ce qui nous intéresse aujourd'hui, voici donc le patch de la mission Apollo 14 imprimé sur un large carré (20 x 20 cm) de Beta Cloth. Pour chaque mission, une centaine de patch ont été  imprimés sur du tissu Beta Cloth (on ne sait pas exactement le nombre). Au niveau des taille, cela va d'un petit carré autour du patch, soit bien plus spectaculaire, plus rare et plus prisé, le large carré comme celui que je vous présente. Le logo de la mission est très détaillée grâce à cette impression.
Certains patchs en Beta Cloth ont volé à bord des missions Apollo (et Skylab), mais en général ils sont signés par l'équipage et proviennent de collection d'astronautes. 
(Certains astronautes possèdent des patchs Beta Cloth qui n'ont pas volés, mais qui sont issus quand même de leur collection - bien qu'onéreux, ils restent malgré tout plus abordables que ceux qui ont volé 😉).

Le tissu Beta Cloth est particulier et se reconnait très facilement quand vous en avez déjà vu et touché. Les bords sont toujours un peu effilochés. Mais bien sûr au moindre doute, n'hésitez pas à demander conseil (même à moi 😉). 
Attention, c'est malgré tout un tissu fragile, et donc il faut garder et ranger précautionneusement ces pièces pour éviter qu'elles ne se plient (ça se froisse facilement), ne se tâchent, ne s'abîment.

Happy Collecting !

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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vendredi 21 octobre 2022

Un Jour - Un Objet Spatial n° 00551 / Capsule ARD - premier courrier spatial européen - 21 octobre 1998


Un Jour - Un Objet Spatial n° 00551
Capsule ARD - 21 octobre 1998
Premier courrier spatial européen
Ce 21 octobre 1998, une Ariane 5G décolle depuis Kourou pour le lancement V112 (ou 503 comme 3ème vol d'une Ariane 5). 

La charge utile principale est un démonstrateur de capsule appelé ARD (Atmospheric Reentry Demonstrator) pour étudier sa rentrée atmosphérique et la récupération de celui-ci.

Je ne vais pas revenir sur cette mission, j'ai publié un long article dessus pour le 20ème anniversaire de celle-ci. Vous le retrouverez ici :

Par contre, je vais m'attarder un petit peu plus sur la spécificité philatélique, astrophilatélique de cette mission, à savoir l'emport de 1 980 enveloppes qui ont voyagées à bord de cette capsule ARD lors ce vol, faisant ainsi de celles-ci ce que qu'on a appelé le Premier courrier spatial européen !

L'initiative de faire transporter des enveloppes à bord de l'ARD lors de sa mission revient à Jean-Luc Rampaud, alors Présidet de l'Association Philatélique de la SEP Snecma, et de Luc Delmon, le responsable Astrophilatélie chez Aérosptiale.

Pour ce faire, deux sortes de ''boîtes aux lettres'' ont été spécialement adaptées par Aérospatiale dans des caissons alvéolés placés sous le bouclier thermique de l'ARD. Cela a été un effort logistique important pour obtenir les autorisations et la coopération des différents départements de l'ESA, du CNES, de l'Aérospatiale, de la Marine Nationale, de l'équipe de récupération, et des services des postes et télécommunications (comme on disait alors) de Tahiti et de Guyane.

Ce sont donc 1 980 enveloppes qui ont été préparées - elles sont toutes numérotées sur le rabat de l'enveloppe, qui est présenté déplié. L'enveloppe possède un cachet du lancement du 21 octobre 2021 de Kourou (et une flamme à la même date).
Après une trajectoire suborbitale balistique de 1h25 avec une altitude maximum de 830 km, l'ARD revient (5 minutes de rentrée atmosphérique) et amerri dans l'Océan Pacifique à environ 4,9 km du point d'impact prévu.
La capsule ARD est récupérée par le Revi, navire remorqueur de la Marine Nationale. Les boîtes ont été extraites le 24 octobre alors que le navire faisait route vers Papeete. Ce qui explique la présence du cachet, rouge, de bord du Revi et le cachet illustré en forme d'ARD explicatif.
A l'arrivée à Papeete, les enveloppes ont été ensuite acheminées jusqu'à son Centre Philatélique des Postes et Télécommunications afin d'y recevoir un cachet, daté du 5 novembre.
(enveloppe commémorative)
Après leur retour en France, les enveloppes sous mises en présentation avec un encart spécial, illustré, de quatre pages, et numéroté aussi (le même numéro que l'enveloppe), et normalement (je dirai même impérativement), c'est la seule façon de trouver cette enveloppe, avec son encart !
C'est un document difficile à trouver de nos jours, et assez onéreux. Privilégiez toujours avec l'encart, c'est le seul moyen de garantir l'authenticité (et il y a une bricole en plus à l'intérieur que je ne montre pas volontairement).

Il s'agit vraiment d'une très jolie pièce d'histoire spatiale, pas uniquement européenne.

Avec l'enveloppe ayant voyagé à bord de l'ARD et les 5 qui ont voyagé à bord des 5 ATV (voir mes articles ICI), on peut dire qu'avec ces enveloppes, vous aurez entre les mains des objets qui ont volé dans l'espace à bord d'Ariane 5, de l'ARD, de l'ATV, de la Station Spatiale Internationale, de la navette spatiale et d'un Dragon  CRS de SpaceX !

D'ailleurs, si Arianegroup mettait quelques enveloppes dans les boosters de la future Ariane 6, ça plairait beaucoup aux collectionneurs 😉😉😉

Certains pays, émetteurs de timbres un peu abusifs (puisque destinés principalement aux collectionneurs plutôt que d'être utilisé véritablement) ont quand même fait de jolies émissions commémorant l'ARD et le premier courrier spatial européen. Un exemple ici, avec Madagascar (émis le 7 juillet 1999 à l'occasion de Philexfrance).
Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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jeudi 20 octobre 2022

Un Jour - Un Objet Spatial n° 00550 / 1967 URSS - Série timbres Science-Fiction par Alexeï Leonov et Andreï Sokolov

 
Un Jour - Un Objet Spatial n° 00550
Série de timbres d'URSS de science-fiction de 1967
par Alexeï Leonov et Andreï Sokolov
Il y a exactement 55 ans, ce 20 octobre 1967, la poste soviétique émettait une magnifique série de 5 timbres consacrée à la Science-Fiction, ou plus exactement à une vision idéalisée (et propagandiste) du futur de la conquête spatiale (nous sommes en pleine guerre froide, rappelez-vous, on ne parle pas encore d'exploration mais de conquête). Et c'est une conquête réalisée, bien sûr, au nom de l'Union Soviétique.

Cette série, esthétiquement magnifique, a été réalisé par deux artistes de très grand talent connus pour leurs oeuvres spatiales et de science-fiction : je parle bien sûr du cosmonaute Alexeï Leonov (1934-2019) et du ''Space Artist'' Andreï Sokolov (1931-2007). Je ne vais pas revenir sur leur parcours professionnels et artistiques (juste un peu, alors 😉), en en ayant parlé plusieurs fois dans des précédents Un Jour - Un Objet Spatial.
Ils ont collaboré ensemble à de multiples reprises, que ce soit pour des tableaux, des timbres (repris dans plusieurs pays comme Cuba dont je reparlerai bientôt), des livres (j'en parlerai aussi bientôt).

Alexeï Leonov était cosmonaute et a été le premier homme à marcher dans l'espace, en mars 1965 avec la mission Voskhod 2. Il a été également le commandant du Soyouz de la mythique mission Apollo-Soyouz en 1975. Peintre de talent, il avait emmené avec lui au cours de ses deux vols spatiaux des crayons de couleur pour dessiner ce qu'il voyait depuis l'espace. Il a réalisé de nombreux timbres, seul ou avec Sokolov, depuis 1965. Et ses oeuvres sont célèbres dans le monde entier.

Andreï Sokolov est ''juste'' le Peintre Spatial (Space Artist) le plus célèbre et prolifique de l'ex-ère soviétique (et de la Russie actuelle étant l'inspirateur de nouvelles générations d'artistes spatiaux russes). Ses premières oeuvres spatiales commencent à dépasser les frontières dès 1957 et Spoutnik. Avec son ami Leonov, il a aussi créé de nombreux timbres, et/ou ses oeuvres ont été reprises sur de nombreux timbres. Et c'est aux Etats-Unis, au National Air and Space Museum à Washington D.C, qu'est exposée la plus importante collection d'oeuvres de Sokolov et Leonov.

Si, sur certaines oeuvres, on sait qui des deux a fait quoi, sur d'autres il est impossible de le distinguer tellement leur collaboration, leur symbiose artistique était forte. L'un réalisait un fond, un arrière-plan, pendant que l'autre s'occupait de l'avant-plan, et vice-versa. Il est admis généralement, que c'est plutôt Leonov qui s'occupait du dessin et les couleurs étaient laissées à Sokolov.

Revenons sur cette série de 5 timbres émise le 20 octobre 1967.
Elle a été émise à 3 000 000 de séries et a été imprimée en offset. Il y a 5 valeurs faciales (4, 6, 10, 12, 16 kopecks), mais ça ne correspond pas vraiment à un tarif spécifique de la poste à l'époque. Comme je vous l'ai déjà indiqué plusieurs fois, le courrier intérieur n'était pas quelque chose de fréquent (la preuve, 3 millions de séries pour plus de 200 millions d'habitants) et la philatélie servait plus comme outil de propagande (surtout vis-à-vis de l'étranger) que comme outil postal.

Les 5 timbres sont des reprises de 5 tableaux des deux artistes - et le titre exact de la série serait plus proche de Espace Fantastique ou Space Fiction que science-fiction 😉 - j'ai essayé au mieux de traduire, mon russe étant un peu rouillé...

Le 4 kop. s'intitule En orbite sélénocentrique, où l'on peut voir une station spatiale autour de la Lune baptisée Luna (un Gateway avant l'heure 😉).

Le 6 kop. s'intitule La Lune, où l'on voit deux explorateurs (le thème des deux explorateurs spatiaux sera repris pour illustrer d'autres oeuvres spatiales).

Le 10 kop. s'intitule Vers des mondes inconnus (clin d'oeil à Star Trek sorti en 1966 ? 😁).

Le 12 kop. s'intitule Sur la planète du Soleil.

Le 16 kop. s'intitule Satellite d'une civilisation extraterrestre.

C'est vraiment une très jolie série qu'on trouve à très bas prix lorsque les timbres sont neufs (et encore plus bas lorsqu'ils sont oblitérés, mais privilégiez une oblitération légère pour profiter du dessin si vous collectionnez les timbres usagés).

Bien sûr, ces oeuvres ont été déclinées très souvent en cartes postales, et en cherchant un peu (et en étant patient), on peut trouver des cartes avec le même timbre (pas obligé d'être en Premier Jour), c'est ce qu'on appelle chez les philatélistes des Cartes-Maximum, lorsque l'illustration de la carte est identique ou quasi identique au timbre utilisé.

Le 6 kop., La Lune me plaît beaucoup, et je vous disais que les deux explorateurs ''ont servi'' de thème à d'autres oeuvres - quelques exemples :

Happy Collecting !

Crédit : Collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
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