SPACE RELICS: 30ème anniversaire des satellites SPOT

30ème anniversaire de SPOT

Il y a 30 ans, ce 21 février 1986 (heure de Kourou), une fusée Ariane 1 plaçait en orbite le premier satellite SPOT (SPOT-1).

(Crédit : Airbus)

SPOT est une famille de satellites civils de télédétection et d'observation de la Terre : SPOT = Système Probatoire d'Observation de la Terre) dont le programme a été décidé par la France en 1977 et réalisé via son agence spatiale française le CNES, ainsi qu'en collaboration avec la Belgique et la Suède.

(Photo presse du CNES de 1981 et couverture d'Aviation Internationale de 1981)

(Publicité dans Air & Cosmos de mars 1986)

Nous en sommes aujourd'hui à la 5ème génération de satellites - 7 satellites lancés depuis 30 ans. Et qui ne connait pas les photos de SPOT ?

Les images fournies par les satellites étaient commercialisées par la société Spot Images devenue filiale d'EADS Astrium aujourd'hui.

(Publicité d'octobre 1983)

La banque d'image de SPOT couvre la planète depuis ses débuts et a donc d'énormes avantages qui ont fait le succès de SPOT avec cette couverture mondiale et la répétitivité des observations permet l'étude de phénomènes évoluant dans le temps et l'espace, synthèse et analyse des zones observées toujours dans le temps et l'espace, etc ...

Cela permet à SPOT d'avoir plusieurs facettes d'utilisation (quelques exemples) :

Agriculture :

- Contrôle des déclarations dans le cadre de la politique agricole commune de l'Union Européenne.

- Evaluation des dégâts lors d'intempéries importantes

Défense :

- Réalisation de modèles numériques de terrain grâce à des images stéréoscopiques (voir article sur le GeoInt)

- Observation d'une zone sans violation de l'espace aérien

- Aide au commandement sur les théâtres d'opération gràce à des stations de réception mobiles

Environnement :

- Suivi des écosystèmes continentaux grâce au capteur VEGETATION (interaction entre le rayonnement solaire et les éléments présents en surface). On peut donc étudier la photosynthèse, la météorologie, climatologie, prévisions des récoltes, cycles de l'eau ou du carbone, etc...

Cartographie :

- Conception de cartes au 1:50 000 avec SPOT 5 et son capteur panchromatique d'une résolution jusqu'à 2,5 m). Et même jusqu'à 1,5 mètre avec SPOT-6.

Il y a 43 stations au sol sur tous les continents.

(Photo de Paris / Poster 60x60)

La première série de satellites a été réalisées par Matra (aujourd'hui EADS Astrium Satellites) et avec l'Aérospatiale (aujourd'hui Thales Alenia Space).
La capacité de son instrument imageur principal qui était capable de ''dépointer'' une trace au sol de +31,06° à -31,06° est un des atouts de SPOT, ajouté à la répétitivité dont nous parlions plus haut (capable de visiter le même point tous les deux-trois jours).

(Série de photos presse de Matra)

(Publicité de mars 1986)

SPOT vole sur une orbite quasi polaire, phasée et héliosynchrone à une altitude de 830 km environ avec une orbite de révolution terrestre de 101 minutes - il couvre totalement la surface terrestre en 369 révolutions (26 jours).

(Paire émise par les TAAF pour commémorer SPOT-1)

La première génération de satellites SPOT - SPOT-1, 2 et 3

- Deux instruments Haute Résolution Visible (HRV) par satellite (couvrant le spectre électromagnétique en 10 mètres et en spectre rouge, vert et infrarouge en 20 mètres)

SPOT-1 : Lancé par une Ariane 1 le 21 février 1986

SPOT-2 : Lancé par une Ariane 40 le 21 janvier 1990 - il a fonctionné 20 ans (au lieu de 3) et à transmis 6,5 millions d'images qui couvrent une surface totale de 23,4 milliards de km2.

SPOT-3 : Lancé par une Ariane 40 le 26 septembre 1993 - a fonctionné jusqu'en 1996

(Décollage de Spot-1)

(Décollage de SPOT-2)

(Décollage de SPOT-3)

La deuxième génération : SPOT-4

Lancé le 23 mars 1998 par une Ariane 40.

Deux instruments identiques de Haute Résolution Visible (HRV) et Infra-Rouge (IR) couvrant dans le canal rouge en 10 mètres et en spectre rouge, vert, Proche infra-rouge, et Moyen infra-rouge en 20 mètres.

SPOT-4 comporte également PASTEL (PAssager POT de Télécommunication Laser), terminal optique du système de communication spatiale SILEX ainsi que l'instrument VEGETATION (voir plus haut).

L'exploitation de SPOT-4 se termine en janvier 2013 et il est utilisé pendant plus de trois mois pour une répétition du mode opérationnel du satellite Sentinel-2 de l'ESA (lancé par une Vega le 23 juin 2015) - c'est l'expérience Take5.

SPOT-4 est désorbité en juin 2013.

La troisième génération : SPOT-5

Lancé le 3 mai 2002 par une Ariane 42P.

(Dessin de David Ducros / CNES)

Deux instruments identiques Haute Résolution Géométrique (HRG).

SPOT-5 possède un système de résolution Super-Mode qui permet, à partir de deux images de 5 mètres, la création d'une image de 2,5 mètres avec seulement un pixel de décalage.

SPOT-5 comporte également un Instrument Haute Résolution Stéréoscopique (HRS) et un système VEGETATION-2.

On utilisera aussi SPOT-5 pour l'expérience Take5 pour Sentinel-2 (voir SPOT-4)

SPOT-5 a été désorbité le 11 décembre 2015.

(Timbre émis le 4 octobre 2007, dessiné et signé par l'artiste David Ducros)

La constellation SPOT-6 et SPOT-7

En 2009, EADS Astrium décide de construire cette constellation de satellites et est propriétaire des satellite et des segments sols (stations au sol) qui seront utilisés.

Bien qu'inspirés des satellites Pléiades, SPOT-6 et SPOT-7 ne leur sont pas identiques.

SPOT-6 et SPOT-7 comporte un double instrument optique sur l'axe central, un gyroscope à fibre optique (FOG) et quatre roues de réactions gyroscopiques (CMG) ainsi que d'un viseur d'étoiles à trois têtes.

La résolution des images va de 1,5 mètre en couleurs et panchromatique à 6 mètres en multispectral.

SPOT-6 et SPOT-7 sont à une altitude de 694 km (même orbite que Pléiades 1 et 2) et ils sont capables d'observer 3 millions de km2 par jour chacun.

SPOT-6 a été lancé le 9 septembre 2012 par une fusée PSLV indienne ainsi que SPOT-7 le 30 juin 2014.
La durée de vie des deux satellites est prévue jusqu'en 2024.

SPOT-7 a été vendu en décembre 2014 à l'Azerbaïdjan.